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Urbania : La CLCV dénonce une situation "contestable"

La CLCV

La CLCV - dr

L’association CLCV monte au créneau contre les « comptes reflets ». En pleine l’affaire Urbania, elle demande « la transparence et des garanties » sur les fonds déposés par les copropriétaires auprès de leurs syndics.

Urbania, suite. En début de mois, le quotidien La Tribune révélait l’existence d’une enquête du parquet de Paris visant l’administrateur de biens Urbania, après le dépôt d’une plainte de la Société Générale pour abus de biens sociaux. Au centre de l’affaire, la technique financière des « comptes reflets », qui permet aux syndics de copropriété d’obtenir des prêts bancaires pour un montant équivalent aux fonds reçus des copropriétaires et placés sur des « comptes mandants ». Avant de déposer sa plainte, fin 2009, la Société Générale aurait réclamé à plusieurs reprises à Urbania de rétablir l’équilibre entre les deux types de comptes, en vain.

Pour un compte séparé réellement obligatoire

« Cette affaire dont nous laissons le soin à la justice le soin de décider des suites à donner, illustre une situation pour le moins contestable, indique l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). En effet, on y apprend que les fonds déposés par les copropriétaires, s’ils sont en sommeil pour ces derniers, travaillent activement au seul profit des syndics. Plus grave, ces fonds peuvent être mis en danger par les décisions de syndics plus ou moins mal intentionnés », ajoute-t-elle.

Estimant que les fonds déposés par les copropriétaires nécessitent à la fois « plus de sécurité et de transparence, l’association demande à ce que « le compte séparé soit réellement obligatoire et qu'il ne constitue pas, comme c'est le cas aujourd'hui dans la pratique, une exception ».

Dans un entretien à LaVieImmo.com, Paul Philippot, délégué général de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) et membre de la Commission relative à la copropriété, estimaient que « si l’affaire Urbania tourne mal, les syndics n’échapperont pas à la suppression par la loi de toute dérogation au compte séparé, car il est inadmissible que les fonds appartenant aux copropriétaires ne soient pas sécurisés, et que les clients des syndics aient à supporter une procédure pour être remboursés ».

Emmanuel Salbayre