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Fiscalité immobilier

Delanoë veut taxer les plus riches

Bertrand Delanoë suggère un impôt "exceptionnel" sur les revenus de plus de 20K€/mois

Bertrand Delanoë suggère un impôt "exceptionnel" sur les revenus de plus de 20K€/mois - dr

Le maire de Paris se dit favorable à un impôt exceptionnel sur les hauts patrimoines et les hauts revenus, qui rapporterait 2,5 milliards d’euros de recettes annuelles à l’Etat.

Dans un texte publié jeudi sur son blog*, Bertrand Delanoë propose que soit mis en place, « sans attendre », un impôt exceptionnel sur les patrimoines supérieurs à 5 millions d’euros et les revenus dépassant 20 000 euros par mois. Pensé pour répondre à « l’urgence économique et sociale », ce prélèvement, introduit « à titre transitoire » uniquement, serait cohérent avec « la réforme fiscale d’ensemble que proposent les socialistes pour réintroduire le principe de la progressivité de l’impôt au cœur du système, mais dont les premiers effets n’interviendront pas immédiatement », précise le maire de Paris.

Un non sens insupportable

A l’heure où le gouvernement planche sur la manière de réduire le déficit public, le maire de Paris reconnaît que « le redressement de notre situation financière implique […] de nouvelles disciplines ». Mais pas uniquement. « Il suppose aussi de mettre un terme aux injustices qui minent notre pays depuis 10 ans. Les deux tiers de la dérive du déficit de la France s’expliquent précisément par des allègements d’impôts qui ont bénéficié pour l’essentiel aux contribuables les plus aisés sans dynamiser l’investissement, la consommation des ménages ou l’emploi ». Un « non sens économique » devenu « insupportable », poursuit Bertrand Delanoë.

150 000 contribuables concernés

Si le millionnaire Pierre Bergé, proche du PS, s’est récemment dit prêt à payer plus d’impôts, le maire de Paris précise qu’il ne souhaite pas se contenter de « quelques centaines de milliardaires dont la contribution resterait symbolique ». Selon ses estimations, « au moins 150 000 personnes » seraient susceptibles de tomber sous le coup du nouvel impôt, qui pourrait ainsi rapporter « 2,5 milliards d’euros par an » à l’Etat. « Soit presque autant que l’ISF avant que le gouvernement ne décide avant l’été sa quasi-suppression », ajoute le texte.

*Urgence économique + urgence sociale = urgence politique

Emmanuel Salbayre