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Fiscalité immobilier

Faudra-t-il encore investir dans l'immobilier sous l'ère Macron?

Emmanuel Macron a fait plusieurs propositions sur l'immobilier.

Emmanuel Macron a fait plusieurs propositions sur l'immobilier. - Patrick Kovarik - AFP

S'il est acquis que les propriétaires seront les seuls, demain, à devoir éventuellement acquitter un impôt sur leur patrimoine, on ignore encore comment seront taxés les revenus générés par les actifs immobiliers. Flat tax ou pas? Rien n'est tranché.

Certains aspects du programme immobilier d'Emmanuel Macron ne sont pas encore tranchés. Et ces aspects-là sont évidemment les plus importants. Le premier est celui de la flat tax de 30%. Va-t-elle s'appliquer aux revenus fonciers des investisseurs qui perçoivent des loyers? Aujourd'hui, ces propriétaires sont imposés au niveau de leur tranche marginal d'imposition (pour l'essentiel, on est au-delà de la tranche des 30%) à laquelle s'ajoute la CSG de 15,5%. Beaucoup de propriétaires bailleurs sont donc taxés à plus de 45% sur leurs revenus locatifs. Avec cette flat tax de 30%, ils auraient donc beaucoup à gagner.

Mais rien n'est tranché, nous dit-on au sein de l'équipe d'Emmanuel Macron. Il faut dire que toucher à la fiscalité sur les revenus fonciers pourrait s'avérer très coûteux pour les caisses de l'État. Entre l'impôt et les prélèvements sociaux, les revenus fonciers rapportent pas loin de 10 milliards d'euros par an. La flat tax serait tout de même un signal positif envoyé aux propriétaires bailleurs agacés de voir que le successeur de l'ISF promis par Emmanuel Macron ne concernera plus que les biens immobiliers.

De l'ISF à l'IFI

Et c'est l'autre mesure clé qui reste à finaliser: la création de cet impôt sur la fortune immobilière. L'IFI est évidemment ce qui fait le plus de bruit dans le monde de la pierre. Dans les grandes lignes, l'idée est de garder les mêmes règles que l'ISF mais uniquement sur l'immobilier: 1,3 million d'euros de patrimoine et maintien de l'abattement de 30% sur la résidence principale. "Il n'y aura pas de nouveaux entrants" insiste-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron.

Il pourrait même y avoir des sortants même car une réflexion est en cours pour éventuellement sortir la pierre papier de cette IFI. Une décision très importante pour les investisseurs puisque qu'au premier rang de la pierre papier se trouvent les SCPI. Des véhicules qui permettent d'investir à plusieurs dans des bureaux, des commerces, des résidences spécialisées... L'investisseur devient co-propriétaire moyennant quelques milliers d'euros avec à la clé un rendement issue des loyers. Ces SCPI attirent de plus en plus d'épargnants: la collecte a atteint pas loin de 5,5 milliards d'euros de l'an dernier pour des rendements annuels moyens supérieurs à 4,5%.

Marie Coeurderoy