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Fiscalité immobilier

Les écarts de patrimoine entre hommes et femmes moins présents dans l'immobilier

L'Ined pointe des inégalités persistantes

L'Ined pointe des inégalités persistantes - dr

Une récente étude de l’Institut national d’études démographiques démontre que les inégalités restent fortes dans le patrimoine financier des ménages, mais quel’immobilier tend à estomper les écarts.

Les inégalités entre hommes et femmes ont la vie dure. Différences salariales, pensions de retraites, caractéristiques du monde du travail… En revanche, rares sont les études relatives au patrimoine. L’Institut national d’études démographiques (Ined), remédie à ce manque en révélant que le « patrimoine brut moyen de l’ensemble des hommes est supérieur d’environ 15% à celui des femmes ».

En utilisant les « données des enquêtes Patrimoine françaises de 2003-2004 et 2009-2010, qui permettent d’allouer la richesse à chaque membre du ménage, en particulier au sein des couples », l’Ined constate que « les écarts sont beaucoup plus forts pour les actifs financiers (environ 37 %) que pour le patrimoine immobilier (l’écart est de 4 % pour la résidence principale en 2009) ». L’immobilier gomme-t-il les différences patrimoniales ? Rien n’est moins sûr, l’Ined livre une explication : « la détention de la résidence principale [est] très souvent à part égale au sein des couples ».

Les hommes épargnent plus

Les écarts de richesses dépendent des caractéristiques de chacun, outre le marché du travail qui engendre des disparités notoires en termes de revenus ou d’expériences. L’étude met en avant trois facteurs explicatifs.En premier lieu, sans surprise, les écarts de revenus entre les sexes, encore importants. Ce qui s’explique par des trajectoires professionnelles plus complexes pour les femmes que pour les hommes : interruptions plus nombreuses, rémunérations faibles... « Ces écarts conduisent naturellement à une plus grande capacité à épargner pour les hommes, à taux d’épargne identique » analyse l’Ined.

Mais plus surprenant, les femmes auraient un « comportement d’investissement plus prudent » que les hommes. Ce type d’attitude serait compréhensif aux vues d’ « une aversion pour le risque plus forte » chez les femmes pouvant influer sur l’allocation de portefeuille et « affecter négativement le rendement des actifs ».

Enfin, un point trop souvent occulté, les « transferts reçus » (héritages, donations, legs…) ont une importance dans les différences de patrimoine. En l’occurrence, pas les questions d’héritages ou de donations mais les transferts pouvant avoir lieu « entre hommes et femmes, en particulier suite à des événements conjugaux, tels le mariage ou le divorce », conclut l'étude.

Sahra Laurent