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Fiscalité immobilier

Les moins de 30 ans de plus en plus nombreux à devenir propriétaires

Les courtiers constatent un engouement des moins de 30 ans.

Les courtiers constatent un engouement des moins de 30 ans. - Franck Fife- AFP

En 2016, les jeunes ménages ont représenté plus d’un tiers des acquéreurs d'un logement ayant recouru à un emprunt, selon le courtier Meilleurtaux. Mais l'accès au crédit reste difficile pour les salariés en CDD ou ceux qui n'ont pas d'apport suffisant.

Il n’y a pas d’âge pour devenir propriétaire de sa résidence principale. Avec la baisse des taux de crédit à des niveaux historiquement bas, la relative stabilité des prix et l’extension du Prêt à taux zéro (PTZ) aux logements anciens, bon nombre de jeunes ménages sont parvenus à financer l'achat de leur première résidence principale en 2016. L’an dernier, les moins de 30 ans ont représenté plus d’un tiers des prêts accordés par l'intermédiaire des courtiers de Meilleurtaux, comme l'indiquait la semaine passée, Le Parisien. En 2015, les jeunes ménages ne représentait que 22% des prêts décrochés. Et cette tendance se confirme en ce début d’année, nous précise le courtier.

Autre chiffre intéressant que nous révèle cette fois Vousfinancer.com: parmi les emprunteurs qui ont réalisé leur premier achat immobilier (appelés aussi "primo-accédants") depuis le 1er janvier 2017, 19% sont âgés de moins de 30 ans alors qu’ils étaient 17% en 2015 et en 2016. Surtout, pour la première fois en deux ans, ces derniers sont plus nombreux à souscrire un crédit que les 30-39 ans.

Le profil de ces jeunes propriétaires est difficile à cerner avec précision. Seule certitude, tous âges confondus cette fois, les primo-accédants qui sollicitent ce courtier gagnent un peu moins de 40.000 euros par an et ont un apport moyen d’environ 26.000 euros.

L'apport personnel, principal frein à l'accession?

Mais attention, les banques continuent à privilégier les salariés en CDI. Vousfinancer rappelle que seuls 3,5% de ses clients réussissent à emprunter avec un CDD, dont une majorité grâce à leur conjoint qui bénéficient d'une situation professionnelle stable. Faute de moyens, beaucoup de jeunes ménages n’ont d’autres choix que de passer par la case "location" pour se loger. Une étude publiée fin 2015 a pourtant démontré que l’achat de sa résidence principale revenait moins cher dans de nombreuses villes.

Las, "dans un marché du travail un peu plus instable, certains attendent d’être fixés sur leur carrière professionnelle avant de sauter le pas de l’acquisition, car devenir propriétaire peut aussi devenir un frein à la mobilité. D’autres attendent d’être en couple pour investir, ce que font d’ailleurs les emprunteurs de moins de 30 ans dans 60% des cas", commente Sandrine Allonier, Directrice des Relations Banques de Vousfinancer.

Autre obstacle pour les jeunes ménages qui rêvent d’accéder à la propriété: l’apport personnel. Bien que les banques se montrent plus souples que par le passé, elles demandent pour la plupart de réunir l’équivalent de 10% de la valeur du bien. Ainsi, pour un appartement de 200.000 euros, les futurs acquéreurs devront pouvoir disposer de 20.000 euros. Une somme qui n’est évidemment pas à la portée de toutes les bourses.

Julien Mouret