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Fiscalité immobilier

Levée de bouclier sur la taxation de la résidence principale

La résidence principale est-elle intouchable ?

La résidence principale est-elle intouchable ? - dr

A peine évoquée, la piste de la taxation des plus-values sur la cession de la résidence principale pour plus de 1,2 million d’euros - afin de compenser la suppression de l’ISF -, a provoqué un tollé au sein de la majorité.

Voilà une idée qui n’aura pas mis longtemps à susciter la polémique. La taxation des plus-values issues de la revente de la résidence principale pour un prix supérieur à 1,2 million d’euros, idée lancée par Christine Lagarde puis creusée par le député UMP Jérôme Chartier, provoque l’indignation de nombreux acteurs, et surtout de la majorité. Ainsi, François Baroin faisait-il part mardi sur i-Télé de ses craintes : « la question de la taxation de la plus-value concernant la résidence principale peut avoir des impacts sur le marché immobilier, sur la mobilité des gens », sentiment qu’il a partagé avec les élus UMP, selon Les Echos. Ce mercredi, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a lui aussi manifesté ses réticences quant à la mise en place d’une telle mesure. Même chose pour le vice-président du groupe, Jean Leonetti, qui a déclaré :« Je suis plus que réservé sur des mesures concernant la résidence principale », cite le quotidien. Jean-François Copé s’est dit quant à lui « réservé » sur la nouvelle taxation.

«Paralysie totale »

Du côté des propriétaires, l’Union nationale de la propriété immobilière estime que « cette taxation va engendrer une paralysie totale du marché immobilier (…) et serait lourd(e) de conséquence pour le secteur de l’immobilier, déjà surtaxé, par rapport aux autres secteurs de l’économie ». Le réseau Century 21 s’interroge de son côté sur l’éventualité d’une « dissimulation du montant exact de la transaction (…), un autre danger que l’on ne peut écarter ».

Les tenants d’une telle réforme ne sont pas encore peu nombreux. Pour l’heure, on peut tout juste citer Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, qui voit en l’imposition des plus-values sur la cession de la résidence principale un prélèvement relevant d’un « assez bon sens », rapporte le quotidien. « Oui, nous pourrions taxer plus », a-t-elle-même déclaré sur RMC. La revente de la résidence principale est aujourd’hui exonérée. Seule les plus-values sur la vente de la résidence secondaire sont imposées à 31,3 %, après rehaussement du taux au 1er janvier.

Léo Monégier