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Fiscalité immobilier

Où la taxe foncière monte-t-elle en flèche?

Paris échappe (pour le moment) à la hausse de la taxe foncière

Paris échappe (pour le moment) à la hausse de la taxe foncière - dr

La deuxième « douloureuse », après les impôts sur le revenu, est partie depuis lundi. Mais la facture sera plus difficile à digérer pour certains propriétaires que pour d'autres.

Seuls 9 conseils généraux sur 96 ont choisi de relever les taux servant à calculer la taxe foncière, nous apprend le magazine Capital. Mais dans les collectivités concernées, la pilule pourrait avoir du mal à passer. Le Var, par exemple, a décidé de remonter la taxe de 20%, et le Bas-Rhin de 14%. Un mouvement encore plus spectaculaire lorsqu'on regarde l'évolution sur 15 ans : la hausse dans ces deux départements passe à 67% et 65%. L'Ain et l'Allier ne sont pas en reste, avec des hausses de respectivement 64 et 57%.

La taxe foncière dépend de la valeur locative du bien et surtout aussi du taux d'imposition décidé par les départements et par les communes. Or, face à la baisse des dotations de l'état, nombreuses sont désormais celles qui n'hésitent pas à compenser leurs pertes à travers les impôts locaux, taxe d'habitation et taxe foncière. Une possibilité qui a contribué à accentuer les écarts, parfois assez spectaculaires, entre les villes. Sur la taxe d'habitation, par exemple, il fallait compter 460 euros en moyenne à Paris et plus de 1.400 euros à Argenteuil (Val d'Oise). La taxe foncière, elle, était d'environ 600 euros à Paris ou Villeurbanne quand à Amiens, elle était à plus de 1.300 euros.

Pas de hausse à Paris, Nantes ou Montpellier

Cette année, la plupart des grandes villes ont annoncé qu'elles allaient encore augmenter leur fiscalité immobilière. Ce qui se traduit par une hausse à deux chiffres pour Toulouse et Lille, et des augmentations un peu plus modérées à Lyon, Marseille, Bordeaux ou Strasbourg. Mais certaines villes ont décidé de ne pas actionner le levier fiscal. C'est le cas de Paris, Nantes ou Montpellier.

Quoi qu'il en soit, il faut aussi désormais compter avec la nouvelle taxation des terrains à bâtir dans les zone dites « tendues », c'est-à-dire là où il n'y a pas assez d'offre. Alors que l'idée des pouvoirs publics était de doper la construction, la mesure devrait surtout entraîner une hausse des impôts locaux. L'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) estime ainsi, par exemple, que pour un terrain de 1.000 mètres carrés situé dans une de ces zones, le propriétaire devra débourser 5.000 euros de taxe foncière pour l'année 2015. C'est 10 fois plus qu'avant la réforme.

Seule bonne nouvelle que vous apportait BFM Business cet été : contrairement à ce qui était envisagé au début de l'année, il n'y aura pas de réforme du mode de calcul des « valeurs locatives », qui servent justement à calculer la taxe foncière et la taxe d'habitation. Celles-ci datent des années 1970 et sont aujourd'hui déconnectées de la réalité économique. Mais cette réforme aurait coûté très cher à beaucoup de propriétaires. Et accessoirement au gouvernement dans la perspective des prochaines élections.

Marie Coeurderoy