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Fiscalité immobilier

Taxer la résidence principale : " Logique, mais... " selon Baroin

10 % des ménages les plus riches concentrent 50 % du patrimoine du pays

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60 % du patrimoine des Français serait constitué d’immobilier a déclaré François Baroin sur LCI ce matin. Cette donnée rendrait donc « logique » la taxation des résidences principales, qui viendrait remplacer les recettes de l’ISF. Toutefois, cette dernière mesure suscite le débat entre la tête de l'Exécutif et le gouvernement.

L’immobilier est devenu au fil des ans, une valeur refuge et les Français ne s’y sont pas trompés. « La hausse des prix de l'immobilier a, quasiment à elle seule, fait doubler le patrimoine des ménages depuis 1999. Les Français ayant investi dans les actions ont vu leur richesse s'accroître de 23 % sur dix ans, alors que les propriétaires affichent une hausse de 158 % sur la même période (résidence principale, secondaire et autres biens) » indiquait le Trésor aux députés mardi, selon Les Echos.

150 milliards d'euros

Cette donnée, rajoutée au fait que 60 % du patrimoine des Français est constitué d’immobilier, a amené le député Jérôme Chartier à suggérer de taxer les plus-values sur la résidence principale, jusque là totalement exonérée. A l’heure actuelle, les revenus du patrimoine, rapportent selon le Trésor, 150 milliards d’euros alors que le patrimoine en lui-même n’en concentre que 10 000 milliards.

Une proposition « qui n’engage pas le gouvernement »

Le ministre du Budget, François Baroin, bien que réservé sur cette éventualité de nouvel impôt, et craignant que celui-ci puisse « avoir des impacts sur le marché immobilier, sur la mobilité des gens », jugeait ce matin sur LCI, que cette taxe revêtait une certaine « logique ». Mais là où Nicolas Sarkozy voit une solution à l'abandon de l'ISF, le ministre du Budget juge nécessaire de préciser que la taxation de la résidence principale, « n'engage certainement pas l'UMP et encore moins le gouvernement ».

Une disparité entre ménages

Cependant, cette nouvelle taxation porterait sur la majorité des ménages alors que les plus aisés seraient exonérés - en partie - de l’ISF, une aberration selon la Gauche. Le patrimoine des plus aisés est beaucoup plus diversifié déclarait mardi le Trésor. « Si le gouvernement optait pour une taxation généralisée des plus-values sur la résidence principale, les plus aisés seraient, en proportion, moins touchés que les classes moyennes, leur patrimoine étant nettement plus diversifié (actions, biens professionnels », soulignent Les Echos. En effet, la résidence principale ne représente qu'un cinquième du patrimoine global des 10 % les plus aisés. Elle représente, au contraire, 70 % du patrimoine des ménages qui se situent au « centre » de la population en terme de richesse.

Adèle Raiton