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Saint Paterne, au plaisir du roi

Le château tel que vous pouvez le découvrir depuis le parc.

Le château tel que vous pouvez le découvrir depuis le parc. - DR

Bâti au XIVéme siècle, largement remanié au XVI et XVIIéme, Saint Paterne a aussi été le témoin d’un amour caché d’Henri IV. Restauré depuis vingt ans par Ségolène et Charles-Henry de Valbray, passionnés de la vieille pierre, ce château maintes fois primé dans les guides, mérite plus qu’un détour.

Situé aux portes d’Alençon, capitale de l’Orne non loin de la romantique et non moins sublime forêt d’Ecouves, le château de saint Paterne renaît de ses cendres depuis maintenant vingt ans. Bien peu au regard de son histoire qui remonte aux confins du XIVéme siècle lorsque la bâtisse était encore un prieuré abritant quelques moines. Considérable à l’aune d’une vie qui compte à peine quarante cinq printemps. En 1989, alors qu’il n’a que 23 ans, Charles-Henry de Valbray apprend qu’il va hériter de ce château familial. « Je le connaissais à peine. Mon père avait abandonné cette demeure qu’il adorait car Moulinex, qui avait décidé de s’installer dans la région, avait réussi à exproprier la plupart des terres qui l’entouraient. »

Moulinex oblige la famille a déménager

Ne supportant pas de voir son horizon obscurcit par des bâtiments industriels, Jacques de Valbray décide donc de s’en aller en 1960. Mais pas question pour autant d’abandonner cette maison présente dans la famille depuis le XIXème. Proche de Valbray, la propriété de famille, son grand père a acheté Saint Paterne en 1889.

D’abord prieuré, Saint Paterne devient un château par la grâce de la famille Le Coutellier, digne héritier de la maison d’Ozé d'Alençon. Parmi ces fidèles serviteurs du royaume, se trouve le bras droit d’Henri IV. Le roi viendra séjourner au château où l’histoire raconte qu’il y vécu une passion amoureuse. La chambre au plafond peint, d’époque s’il vous plait, mérite le détour. Ou la nuit !

A 23 ans, alors qu’il suit ses études à Toulon et se destine à tout autre chose, Charles-Henry décide de tenter un pari insensé. « Je n’avais pas un sou et surtout, je ne connaissais rien en architecture, travaux, ni aide de quoique ce soit. Mais je sentais qu’il y avait un beau projet à mener. Et puis surtout, l’expérience de mon frère m’inspirait.» En effet, quelques années auparavant, François, l’ainé, a ouvert aux Briottières une autre propriété familiale en Anjou, l’une des premières chambres d’hôtes françaises dans un château. Les débuts sont encourageants et Charles–Henry emboîte le pas.

L'arrivée de Ségolène est un tournant décisif

« Ce fut d’abord une chambre puis une seconde. Après il a fallu faire une piscine pour franchir un cap mais là, impossible de se faire prêter l’argent par les banques. » Le châtelain fait preuve de patience et surtout d’ingéniosité. Il ouvre des cours de cuisine, publie un livre, puis deux… Le succès est au rendez-vous, les livres se vendent, les finances s’améliorent.

Le tournant décisif se produit en 1998. En épousant Ségolène, jolie parisienne qui décide de tout quitter pour le suivre, Saint-Paterne prend une autre dimension. Douze ans et trois magnifiques enfants plus tard, impossible de reconnaître le château d’autrefois. Dix chambres ouvertes au public décorées de meubles chinés chez les antiquaires du coin ou ramenés de leurs nombreux voyages, une table qui mérite plus qu’un détour, un classement 4 étoiles pour le tout… l’aventure d’abord difficile est devenue un vrai succès. Surtout, entre les projets d’aménagements, d’agrandissements, leurs cours de cuisine aux quatre coins du monde, -ils vous emmènent au Kenya, Vietnam ou Maroc-, les Valbray prouvent tous les jours qu’avec la passion chevillée au corps, tout est possible… quand on aime les vieilles pierres.

www.chateau-saintpaterne.com

Laetitia André