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Clichy-Batignolles : Le projet de cité judiciaire, trop cher ?

Le futur quartier Clichy-Batignolles

Le futur quartier Clichy-Batignolles - Philippe Guignard perspective la pixellerie

La future cité judiciaire destinée à être implantée au cœur du nouveau quartier des Batignolles (XVIIème) fait l’objet d’une enquête publique, à compter de ce lundi. Le top départ de sa construction reste suspendu au résultat de l'audit, qui en mesurera le coût exact pour l'Etat.

Ce projet immobilier pharaonique, lancé sous Nicolas Sarkozy, devra réussir son « examen d'entrée » auprès du nouveau gouvernement. Des experts vont enquêter dès aujourd’hui sur une importante zone d’ombre dans ce projet pharaonique, dont la livraison reste prévue à l’horizon 2017 : les termes de ce contrat signé en février dernier, qui lie le géant de la construction Bouygues à l’Etat, en vertu d’un partenariat public-privé (PPP), explique Le Parisien.

Le chantier est d'envergure : la nouvelle cité judiciaire qui doit s’ériger dans le nouveau quartier Clichy-Batignolles est destinée à remplacer les locaux actuels du Palais de Justice, en plein centre de la capitale, sur l’île de la Cité. Il est prévu d’y construire une tour de 160 mètres de haut, imaginée par l’architecte Renzo Piano. Le projet prévoit 90 salles d’audience, pouvant accueillir 9 000 personnes par jour.

Une facture finale de 2 milliards d'euros ?

Or, si le chantier est évalué à 600 millions d’euros, celui-ci sera remboursé en 27 ans. La facture finale pour ce dernier pourrait alors « atteindre les 2Mds€ », relève le quotidien. De quoi susciter des interrogations. Selon un proche du dossier cité, « ce projet engage les finances du ministère pour près de trois décennies, plus de cinq quinquennats ! Cela mérite qu’on y réfléchisse ».

Pour autant, l’enquête autour du contrat ne s’arrêtera pas au seul coût du tribunal. Il s’agit d’en mesurer avant tout la spécificité, comme le souligne le quotidien. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, « a demandé à l’inspection générale des services judiciaires une mission pour bien mesurer l’avantage du PPP par rapport à une maîtrise d’ouvrage classique », a expliqué au journal Pierre Rancé, porte-parole du ministère de la Justice.

Des avocats mécontents

Mais d'autres obstacles doivent aussi être levés. Certains avocats, regroupés au sein de l’association Justice dans la Cité, sont fermement opposés au projet. Ces derniers ont saisi le tribunal administratif en vue de faire annuler le PPP. La décision pourrait tomber le premier semestre 2013, conclut le quotidien.

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André Figeard