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Prix immobilier

L'envolée des prix à Bordeaux inquiète les professionnels

Le mètre carré a encore gagné 11% sur un an

Le mètre carré a encore gagné 11% sur un an - DR

Le mètre carré a encore gagné 11% sur un an, selon une étude de MeilleursAgents.com. Bordeaux est la grande ville de France où les prix ont le plus augmenté depuis 2012. Et ce n'est pas fini.

Rien ne semble pouvoir freiner l'envolée spectaculaire des prix à Bordeaux. En avril, les prix des logements anciens dans la capitale de la Grande Aquitaine ont bondi de plus de 11% par rapport à ce qu'on observait un an plus tôt dans le baromètre de MeilleursAgents.com. Par rapport à 2012, la hausse atteint 18,5%. Trois fois plus qu'à Toulouse et Lyon, deux métropoles du sud de la France où les prix, à la différence de Marseille ou Nice, ont continué à progresser ces cinq dernières années.

Au début du printemps, le mètre carré coûtait en moyenne 3.386 euros. Mais pour certains biens situés dans les quartiers les plus recherchés (Hôtel de ville, Quinconces...), le cap des 5.000 euros est désormais allègrement franchi. Des niveaux qu'on n'observe que dans deux autres grandes villes de France: Nice et Lyon. Et sur les quatre premiers mois de l'année, la hausse frôle les 7,5%. 2017 s'annonce donc clairement comme un millésime très épicé pour les acheteurs.

Une envolée qui va se poursuivre ?

Une situation inquiétante ? Si MeilleursAgents.com ne parle pas encore de spéculation immobilière, ses experts jugent bel et bien nécessaire de surveiller de près ce marché qui risque "de s’enflammer dans les prochains mois". Pas encore de spéculation donc, en tout cas dans l'ancien. Car pour ce qui est des biens neufs à vendre, les voyants sont à l'orange très foncé.

Pour bien comprendre la situation, il suffit de comparer Bordeaux à Paris, où la hausse des prix de l'immobilier ancien s'accélère fortement, mais dans de moindres proportions. Dans la capitale, les biens vendus ces derniers mois sont essentiellement des achats de résidences principales. Autrement dit, ils correspondent aux besoins de ménages en quête d'un logement -soit parce qu'ils s'installent dans la capitale, soit parce qu'ils veulent emménager dans un appartement plus grand. Et faute d'offre suffisante, les prix s'envolent. C'est structurel.

Les perdants sont les Bordelais eux-mêmes

À Bordeaux, la donne est bien différente. "La majorité des acquéreurs sont soit des investisseurs locatifs -pour 22% d'entre eux- soit des primo-accédants. Ces deux catégories, qui achètent mais ne revendent pas, contribuent à l'assèchement du parc de biens à vendre", explique Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet (voir l'interview complète). Dans le neuf, sur les 5.500 logements vendus en 2016, près de 70% ont été achetés par des investisseurs. Pour certains professionnels, c'est le signe clair que le marché souffre d'une forme de spéculation.

En tout cas, les perdants de cette hausse des prix restent les locataires bordelais et notamment ceux qui envisagent d'acheter. Ce sont eux qui ont connu la plus forte baisse de pouvoir d'achat immobilier sur un an (-5%), rappelait récemment MeilleursAgents.com, qui pense que les prix vont continuer à grimper au moins jusqu'en juin. Et peut-être même au-delà avec l'arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) qui mettra en juillet Bordeaux à seulement deux heures de Paris.

Julien Mouret et Marie Coeurderoy

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