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Prix immobilier

L'immobilier cadurcien tourne encore au ralenti

Le centre-ville de Cahors

Le centre-ville de Cahors - Google Street View

Tour d’horizon du marché immobilier de Cahors, entre baisse de prix et perspectives que les professionnels du secteur souhaitent meilleures.

L’immobilier cadurcien a repris du poil de la bête, mais porte encore les marques de la crise. Caroline Mouly, responsable de l’agence du même nom, évoque volontiers « un marché qui tourne […] au ralenti », en dépit de la forte baisse des prix des trois dernières années - « de 20 % environ, par rapport aux plus hauts de 2008 ».

2 500 euros du m² au maximum

De fait, les acheteurs, quand ils se manifestent, ne témoignent réellement d’intérêt que pour les beaux appartements du centre-ville. Neufs si possible, sinon dotés d’un parking, d’un ascenseur et/ou d’une terrasse. Pour ce type de prestations, finalement assez rares, les prix peuvent atteindre jusqu’à 2 500 euros du mètre carré. Plus abondants, les biens anciens se négocient - plus ou moins âprement selon leur état général - bien en dessous de ce niveau. L’agence Mouly a récemment bouclé la vente d’un appartement de 70 mètres carrés dans le centre, « pas neuf mais en bon état ». Le bien a trouvé preneur en trois mois, au terme d’une négociation ferme, pour 120 000 euros. Soit un peu plus de 1 700 euros du mètre carré. « Le marché est très clairement favorable aux acheteurs, qui le savent et n’hésitent pas à faire baisser le prix », confirme un autre agent du secteur. Quand le prix ne baisse pas, « les biens peuvent rester sur le marché plusieurs mois, reprend Caroline Mouly. Un ou deux ans parfois s’ils ne sont pas en l’état ».

Le haut-de-gamme en crise

Hors du centre, le marché des belles maisons quercynoises peine à relever la tête. « Nous sommes sur un marché de résidences secondaires, touché plus durement encore par la crise que celui de l’accession », reconnaît Ludovic Mouly, responsable du secteur dans l’agence Mouly. Sur ce segment, les baisses de prix constatées depuis trois ans atteignent jusqu’à 30 %. « Tous les biens sont touchés, quels que soient leur niveau de prix. Les belles demeures qui se vendaient 1 millions d’euros se négocient aujourd’hui pour 800 000 euros, les maisons achetées 500 000 euros se revendent pour 400 000, au mieux… ». Ainsi, ce couple d’Anglais, qui avait acheté une maison quercynoise dans le sud du département du Lot en 2006 pour 520 000 euros vient de la revendre, près d’un an après sa mise sur le marché pour 390 000 euros. « C’est un cas un peu extrême, mais significatif de ce que nous vivons dans la région depuis plusieurs mois maintenant », poursuit Ludovic Mouly.

Le bon moment pour investir

Mais même les plus blasés des professionnels se montrent convaincus que le pire est passé. « Ceux qui achètent aujourd’hui peuvent réaliser d’excellentes affaires », poursuit Ludovic Mouly. Et si beaucoup de Britanniques ont revendu dès les premiers signes de la crise, une nouvelle clientèle d’acheteurs venus notamment de Belgique et des Pays-Bas commence à se manifester, attirée par « les charmes de la campagne et la qualité de vie ».

Résolument optimiste, Paul-Damien Constant, qui travaille pour l’agence locale du courtier en crédit Cafpi, estime pour sa part que le moment n’a jamais été meilleur pour réussir un investissement immobilier à Cahors. « Les prix ont beaucoup baissé depuis deux ou trois ans. On peut aujourd’hui acheter un T2 ou un petit T3 pour 60 000 à 70 000 euros. Moyennant 10 000 à 15 000 euros de travaux de rafraîchissement et de mise aux normes énergétique, il est possible d’atteindre une rentabilité locative très honorable ». Car la demande locative existe. Dans une note récente sur le marché cadurcien, le Crédit Foncier note que « les T3-T4 sont délaissés au profit des maisons de proche périphérie », mais qu’« une nouvelle tendance se met en place sur la commune », qui devrait permettre de « palier ce problème : la colocation. Elle concerne des jeunes de 18-20 ans en quête d'espace et de solutions économiques ». L’accord récemment passé entre Cahors et l’Université de Toulouse 2 qui verra la ville accueillir quelque 120 étudiants sur le site de l’ancienne Ecole Normale de Cabessut (voir texte ci-contre) laisse entrevoir une nouvelle génération de locataires.

François Alexandre