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Prix immobilier

L'immobilier cherbourgeois cherche les vents favorables

Le bassin du commerce divise la ville en deux

Le bassin du commerce divise la ville en deux - dr

Le marché immobilier cherbourgeois n’est pas en rade après les turbulences observées en 2008 et 2009. Seule grande ville d’un département très rural, la sous-préfecture de la Manche conserve son attractivité et observe une reprise des transactions.

Optimisme modéré mais optimisme quand même. Un petit vent de confiance semble souffler sur les rivages de la Manche depuis quelques mois. « La partie est loin d’être gagnée mais on peut dire que les choses vont globalement mieux que l’année dernière » témoigne Jean-Jacques Tifine, agent immobilier au sein de l’agence Laforêt. « La baisse des prix est enrayée. On reste pour le moment sur un marché de primo accédant mais la confiance revient peu à peu » poursuit-il. Même son de cloche au sein de l’agence Régine Villedieu immobilier : « Nous avons constaté une hausse du nombre des transactions lors du premier trimestre » note Pierre Villedieu.

1 600 €/m² pour une maison

Ici, les appartements anciens en bon état situés proche de l’hyper centre se négocient « aux alentours de 1 600 euros le mètre carré » indique Jean-Jacques Tifine. « Pour une maison de centre-ville, il faut compter entre 1 900 et 2 000 euros du mètre carré » ajoute-t-il. Les prix sont naturellement moins élevés en moyenne en tenant compte de l’ensemble de la Communauté urbaine de Cherbourg (CUC), qui englobe les communes de Cherbourg-Octeville, Equeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville. Les appartements se négocient ainsi entre 1 400 et 1 500 euros et les maisons autour de 1 600 euros le mètre carré.

Le pont tournant tire les ficelles

La ville n’est pas immense mais les clients s’intéressent souvent à des périmètres bien précis. « Le quartier Bucaille, à l’ouest du bassin du commerce, est le plus demandé » fait savoir Pierre Villedieu. « Les nouveaux arrivants le trouve très dynamique et ceux qui en sont originaire ne veulent pas le quitter » précise-t-il. De l’autre côté du port, le quartier Val de Saire est également courtisé, notamment par la population travaillant à l’hôpital ou dans la zone commerciale avoisinante. « Il faut savoir qu’à Cherbourg, une grande partie du choix est conditionné par le fait d’habiter d’un côté ou de l’autre du pont tournant par rapport à son lieu de travail » explique Pierre Villedieu. Un autre phénomène observé par les professionnels est la forte demande pour les communes de la proche couronne. « La Taxe foncière étant très élevée à Cherbourg, de nombreuses personnes se déplacent vers des communes comme Martinvast, Tonneville, Urville ou Digosville » note Jean-Jacques Tifine.

Départ des Anglais

L’un des effets notables de la crise a été le départ de la clientèle britannique. Acheteurs jusqu’en 2008, les Anglais ont massivement déserté le marché depuis et sont majoritairement devenus vendeurs aujourd’hui. « La baisse de la livre a bien sûr joué sa part dans le phénomène » explique Pierre Villedieu. « Mais ce phénomène s’est ajouté au fait que les Anglais avaient 60 ans lorsqu’ils ont acheté au début de leur retraite il y a 15-20 ans et qu’ils repartent à Londres aujourd’hui pour se rapprocher de leurs petits enfants ».

Marc Fleury