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En Australie, les étrangers parfois priés de vendre leurs biens

Perth, où des propriétaires étrangers ont été contraints de revendre leur bien

Perth, où des propriétaires étrangers ont été contraints de revendre leur bien - Pixabay

Les autorités australiennes font la chasse aux propriétaires étrangers du pays. Certains d'entre eux, accusés d'enfreindre le droit de propriété, sont même intimés de vendre leur bien.

L'abus de propriété peut nuire, en Australie. Et certains étrangers qui ont décidé d'y investir, riches ou pas, en font les frais. Selon le Wall Street Journal, six biens immobiliers situés à Sidney, Brisbane et Perth, ont été récemment cédés contre leur gré par leurs propriétaires. Ces derniers ont été contraints de vendre par les pouvoirs publics. Leurs propriétés ont été vendues pour des sommes très variables, entre 115.000 dollars américains (103.850 euros) et 1,4 million de dollars (1,26 million d’euros). Et d'autres devraient suivre : les autorités ont dans leur collimateur plus de 460 propriétés.

Mais quelle mouche a donc piqué les autorités australiennes pour qu’elles en viennent à toucher au sacro-saint droit de propriété ? Plusieurs raisons… D’abord, l'Australie accuse ces propriétaires d'enfreindre le droit en ne revendant pas leur bien à l'expiration du visa temporaire dont ils bénéficient. Mais il s’agit surtout de répondre à la pression des électeurs qui accusent les investisseurs étrangers d’avoir fait grimper les prix de l'immobilier. Leur inextinguible appétit pour les maisons et les appartements des beaux quartiers de Sydney, Brisbane ou Melbourne aurait exclu du marché bon nombre de ménages australiens.

Les prix de l'immobilier ont ainsi progressé de plus de 70% à Sydney et près de 55% à Melbourne entre la fin 2008 et juin 2015. Et depuis 1995, ils ont quadruplé dans le pays.

La Chine premier investisseur étranger

Le WSJ assure que, « sous pression pour produire des logements plus abordables », le gouvernement conservateur a donc choisi de lutter contre le phénomène en ciblant ces propriétaires venus d’ailleurs, le plus souvent de Chine. L'Empire du milieu est en effet devenu l'an passé le premier investisseur étranger en Australie devant les Etats-Unis. Les Chinois auraient ainsi placé pour 27,6 milliards de dollars dans des actifs australiens, dont la moitié sur le marché immobilier.

Ces propriétaires disposent d’un peu moins d'un an pour se conformer à la réglementation et se séparer de leur(s) bien(s). Et si ces injonctions ne portent pas leurs fruits, ils risquent un nouvel alourdissement des sanctions. Toujours d'après le Wall Street Journal, le Parlement prévoit de débattre dans les prochains jours un texte portant infligeant 127.500 dollars de pénalités, et trois ans d'emprisonnement. Contrainte supplémentaire : ils pourront être privés, si la mesure est votée, de 25% du montant de la plus-value immobilière à la revente. Voire de 25% de la valeur vénale de marché estimée…

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