BFM Immo
A l étranger

G. Longuet, un séjour embarrassant dans un palace tunisien

Gérard Longuet, en 2010

Gérard Longuet, en 2010 - dr

Après le très polémique séjour de Michèle Alliot-Marie en Tunisie, c’est au tour de Gérard Longuet de s’expliquer sur ses nuitées dans un palace tunisien en 2006. Si l’ancienne ministre des Affaires étrangères a été contrainte de démissionner, celui-ci exclut cette hypothèse après un entretien aux Inrocks.

C’est dans le port de Sidi Bou Saïd que le ministre de la Défense a accosté en 2006, en compagnie de sa famille et de son ami, le journaliste et chroniqueur Jean-Marc Sylvestre, raconte le magazine. Ensuite, les vacanciers auraient séjourné au sein « du superbe palace cinq étoiles de Gammarth, The Residence ».

Un séjour facilité par le pouvoir ?

Jusqu’ici, rien d’anormal, mais c’est ensuite que le doute plane, sur la prise en charge de ses frais. Comme en témoigne un document que se sont procurés Les Inrocks, émanant de l'Agence tunisienne de communication externe (ACTE), que le journal qualifie de « bras armé de l'ex-pouvoir tunisien pour organiser des séjours agréables aux politiques et aux journalistes étrangers ». Selon cette note, il est indiqué « Bien vouloir envisager la possibilité de prise en charge des frais du séjour à l’hôtel The Residence à Gammarth de monsieur et madame Longuet [madame, in fine, ne participera pas au voyage]. L’ATCE, prendra en charge, par contre, le séjour de M. Sylvestre », rapporte l’hebdomadaire.

«  Je peux lui envoyer un chèque tout de suite »

Questionné par Les Inrocks sur son séjour dans le prestigieux hôtel, le ministre ne nie pas les faits. Mais sur l'invitation par le gouvernement Ben Ali, celui-ci répond : « Je serai bien incapable de vous le dire. Je ne me souviens pas d’avoir été invité, il est possible que cela se soit fait, je ne m’en suis pas personnellement occupé et ne me suis pas posé la question. Ce n’est pas moi qui leur ai demandé en tout cas. Mais si le gouvernement tunisien a le sentiment que je n’ai pas payé, je peux lui envoyer un chèque tout de suite, ça ne me pose pas de problème ».

Or, d’après un fonctionnaire de l’Office national du tourisme tunisien, les choses se seraient déroulées autrement : « le séjour de Gérard Longuet, qui s’est déroulé dans cet hôtel du 10 au 12 août 2006, a été pris en charge par l’Office de tourisme, qui a payé l’hébergement et la restauration. Monsieur Longuet, nous précise-t-il, a payé les extras, c’est à dire le téléphone et le bar ». Le ministre de la Défense, qui a exclu toute démission, se dit prêt à rembourser. A suivre...

Léo Monégier