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L'immobilier commercial pourrait faire chuter les banques

Le siège de la BRI est situé à Bâle, en Suisse

Le siège de la BRI est situé à Bâle, en Suisse - dr

La Banque des règlements internationaux (BRI) prévoit des difficultés pour les banques, heurtées de plein fouet par les pertes enregistrées par l’immobilier commercial. Mais le problème se situe à un double degré : les pertes en elles-mêmes, et la mesure de ces pertes.

La BRI, organisme de coordination entre les grandes banques centrales, qualifié parfois de « Banque centrale des banques centrales », vient en effet de rendre son rapport annuel, dans lequel elle prévient l’existence d’un risque que les banques accusent une dépréciation d'actifs à cause de l’immobilier commercial.

Des pertes à l'échelle mondiale

A l’échelle mondiale en premier lieu : l’immobilier commercial a chuté de près d’un tiers par rapport à son pic aux Etats-Unis, avec un « taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux (qui) a dépassé 8 %, soit le double par rapport à fin 2008 et plus du quadruple par rapport à fin 2006. ». En Europe, l'institution note qu'au Royaume Uni et en Irlande, les prix ont respectivement chuté de 46 % et 39 %.

Un bilan qui risque de s'alourdir à cause de l'emprunt bancaire.

La BRI prévoit par ailleurs un bilan qui devrait « s’alourdir dans les années qui viennent ». L'institution épingle le risque de maquillage de la situation par les banques : de par la liberté de l'obligation de déclarations, les établissements de crédit étant non contraints « dans leur teneur et leur calendrier ». La gestion de l'impayé par les banques elles-mêmes pourrait donc concourir à faire empirer la situation.

Un exemple cité par la BRI est l'excès de zèle de certaines banques : la politique bancaire étant en effet le renouvellement du prêt bancaire plutôt que le recours à la saisie immobilière. La difficulté est donc que l'on se heurte à une réalité financière différente : une société devant être liquidée et a qui un prêt a été octroyé son prêt en souscrirait un autre afin de rembourser le premier. Ce qui, en plus de précipiter la chute de l'entreprise, a pour effet de retarder la comptabilisation du montant des pertes.

Léo Monégier