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Le risque d'une bulle immobilière suisse se précise

Zürich. C'est sur les bords du lac Léman que le risque de bulle est le plus élevé

Zürich. C'est sur les bords du lac Léman que le risque de bulle est le plus élevé - MadGeographer / Wikipedia

La banque UBS exclut toujours le pire mais note que la situation s’est dégradée entre le deuxième et le troisième trimestres.

« L’identification précoce de bulles immobilières est généralement difficile ». Placée en préambule de la dernière édition du Swiss Real Estate Bubble Index d’UBS, cette petite phrase en forme d’aveu passerait presque inaperçue.

Destinée à rappeler les raisons qui ont prévalu à la création de l’indice, au printemps 2011, elle montre bien à quel point la tâche reste, à ce jour, aussi ambitieuse qu’ardue.

Plus haut depuis 20 ans

Le fameux indice, qui semblait donner des signes d’accalmie au deuxième trimestre, a repris 0,05 point au troisième, tendant à montrer que le risque de bulle reste bel et bien présent dans le pays. A 1,20, l’indicateur est au plus haut depuis le début des années 1990.

Les auteurs de l’étude, qui écartaient il y a trois mois un emballement comparable à celui que la Suisse avait connu dans les années 1980, évitent aujourd’hui toute référence historique, et se contentent de noter que « les risques n’ont […] cessé de croître » depuis le début de l’été. En hausse de 4,2 % en rythme annuel au troisième trimestre, « les prix de l’immobilier résidentiel ont continué à augmenter nettement plus que la performance économique et les revenus des ménages », expliquent-ils.

Plus fortement, également, que les loyers, qui n’ont progressé « que » de 3,3 % à la période considérée. « L’écart des prix entre les objets achetés et les objets loués a [donc] continué à se creuser, poursuit la note. Il faut environ l'équivalent de 28,3 loyers annuels pour acquérir un logement comparable ». L'équilibre à long terme se situe aux alentours de 25.

Six ans de salaire pour un logement

Mais les prix ont également augmenté « un peu plus vite » que les revenus des ménages, poursuit UBS, qui note qu’« il faut toujours près de 6,1 revenus annuels pour acquérir un logement dans un segment de prix moyen ». En deçà du plus haut de 6,9 atteint au deuxième trimestre 1989, mais loin au-dessus de la moyenne de long terme, qui est de 5,2 revenus annuels.

Pour autant, UBS exclut le pire. Matthias Holzey, responsable de la tenue de l'indice UBS des bulles immobilières, estime ainsi que les prix des logements continueront de progresser dans les prochains mois, mais un peu moins fortement qu’en 2013. L’ampleur du mouvement devrait en outre être tempérée par la fin de la longue période de déflation des prix à la consommation à l’œuvre depuis deux ans, et dont l’économiste prédit qu’elle se confirmera dans les prochains mois.

Pendant ce temps, en France, l'immobilier reste surévalué mais ne baisse pas

Emmanuel Salbayre