Les Champs-Elysées à nouveau l'avenue la plus chère d'Europe

Première place européenne et cinquième mondiale en termes de loyers commerciaux, la « plus belle avenue du monde » retrouve sa splendeur passée. Elle devance ainsi le prestigieux New Bond Street à Londres, qui rétrocède à la deuxième place après avoir dominé le marché l’année en 2010. Plusieurs ouvertures et transactions significatives, comme l’arrivée de Marks and Spencer, Levi’s ou encore de Banana Republic, ont contribué à renforcer l'attractivité de l'avenue, rappelle Cushman & Wakefield.

Et l’arrivée d’autres projets dans les mois à venir pourraient « pousser encore la valeur locative prime des Champs-Elysées à la hausse », prévoit l’expert. Une analyse confirmée par Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield France : « La reprise économique, même fragile, l’essor du tourisme dans la capitale et la réduction du nombre d’opportunités disponibles aiguisent l’appétit de grandes enseignes internationales déjà présentes à Paris ou désireuses de s’y implanter ».

La 5ème avenue, la plus chère du monde

Pour autant, à 7 364 euros par mètre carré et par an, les Champs-Elysées sont loin de rivaliser avec la 5ème avenue, à New York, première du classement mondial, avec ses 16 704 euros par mètre carré annuels pour un bail commercial. A la deuxième position, on trouve Causeway Bay à Hong Kong (+ 16,7 %, 14 426€/m²/an) et Ginza à Tokyo (+ 8,7 %, 7 750€/m²/an). Cette dernière réussissant à reste à la troisième place malgré la catastrophe nucléaire de Fukushima, en mars dernier.

Du côté des plus fortes progressions de loyers, ce sont les pays émergents qui se sont distingués. Ainsi, en Chine, la hausse était de 109,5 % sur Wangfujing à Pékin, et au Brésil de 52,2 % sur la rue Garcia d’Avila à Rio de Janeiro. Les explications de Christian Dubois : « Dans un contexte de grande rareté de l’offre de qualité, les loyers augmentent en outre d’autant plus rapidement que le marché du luxe connaît un véritable boom, en Chine, en Inde ou dans certaines villes d’Amérique du Sud ».

L'Europe en bonne forme

De façon plus générale, les artères commerçantes des places européennes ont connu une bonne année, à l’image de l’Allemagne (+ 18,2 % sur la Tauentzienstraße à Berlin), de la Russie (+ 25 % sur la Perspective Nevski à Saint-Pétersbourg) ou de la Turquie (+ 22,4 % sur la Bagdat Caddesi), précise le cabinet de conseil. En revanche, les places situées dans les Etats du vieux continent les plus touchés par la crise, ont eu sans surprise des difficultés à se maintenir. Ainsi, Grafton Street à Dublin a perdu 7 %, passant du 5ème au 15ème rang mondial entre 2008 et 2011. Crise grecque oblige, la rue Ermou à Athènes, a vu ses tarifs diminuer de 11,4 %, et recule fortement sur la même période, passant de la 11ème à la 22ème place.

Classement des dix artères les plus chères du monde

• 1 - 5ème Avenue (New York) : 16 704 €/m²/an (+21,6 %)
• 2 - Causeway Bay (HongKong) : 14 426 €/m²/an (+16,7 %)
• 3 - Ginza (Tokyo) : 7 750 €/m²/an (+8,7 %)
• 4 - Pitt Street Mall (Sydney) : 7 384 €/m²/an (+33,3 %)
• 5 - Avenue des Champs-Elysées (Paris) : 7 364 €/m²/an (+5,3 %)
• 6 - New Bond Street (Londres) : 6 901 €/m²/an (+4,3 %)
• 7 - Via Montenapoleone (Milan) : 6 800 €/m²/an (+0,0 %)
• 8 - Bahnhofstrasse (Zurich) : 6 553 €/m²/an (+0,0 %)
• 9 - Myeongdong (Séoul) : 4 717 €/m²/an (+0,6 %)
• 10 - Kaufingerstrasse (Munich) : 3 960 €/m²/an (+6,5 %)