BFM Immo
A l étranger

Location touristique : la réglementation encore durcie à San Francisco ?

San Francisco va voter pour un contre un durcissement de la réglementation

San Francisco va voter pour un contre un durcissement de la réglementation - Pixabay

La ville californienne doit voter le 3 novembre d'autres limitations dans le meublé touristique. Ce qui pourrait être un coup dur pour les sites spécialisés, comme Airbnb.

On l'appelle la "proposition F". Une mesure très débattue outre-Atlantique, qui restreindra davantage, au cas où elle est votée, le 3 novembre prochain, la possibilité de louer son logement à San Francisco. En ligne de mire : les sites comme Airbnb, Homeaway ou Bedycasa, accusés de participer à la gentrification en faisant monter les prix des locations.

La réglementation locale prévoit déjà une limitation de 90 jours par an, sans compter le nombre de personnes qui séjournent dans le logement loué. Ce qu'il ne pourrait donc plus être permis de faire. La proposition interdirait de louer tout ou partie de leur résidence pour plus de 75 nuits par an, et ce, que le propriétaire soit ou non présent sur place, rapporte Le Monde. Au programme également, une obligation de déclaration trimestrielle des revenus locatifs. Enfin, peut-être plus litigieux, la fameuse proposition prévoit qu'en cas d’infraction de la loi, la possibilité pour les personnes habitant à moins de 30 mètres du lieu concerné pourraient réclamer des dommages et intérêts.

L'une des personnes à l'origine de cette mesure est une sénatrice, Dianne Feinstein, pour qui la mairie de San Francisco a “cédé les clés de la ville à Airbnb et aux autres entreprises de locations", rapportent Les Inrocks, citant une tribune écrite par la sénatrice dans le SF Chronicle. Cette opposante de longue date, qui déplore l'éviction progressive de la classe moyenne à cause de ces sites, est connue pour faire partie de l’organisation ShareBetter, un regroupement de citoyens anti-Airbnb.

Pas plus de logements grâce à la "proposition F"

Selon le Los Angeles Times, Airbnb en première ligne aurait dépensé 8 millions de dollars pour s'opposer à cette mesure, des responsables locaux défendant le site de porter atteinte au marché. Mais la plateforme locative peut compter sur de nombreux soutiens. Une utilisatrice de Airbnb explique de son côté au quotidien que "la proposition F n'apportera pas plus de logements". D'autant que la ville californienne est déjà dotée d'une réglementation restrictive en la matière, depuis le début de l'année. Les pouvoirs publics doivent simplement attendre un peu qu'elle soit appliquée, conclut-elle. En auront-ils le temps ? Réponse le 3 novembre.

Rappelons que d'autres villes ont aussi durci le ton contre la réglementation du meublé touristique. A Paris, un voeu au Conseil de Paris a ainsi demandé que Airbnb, comme les autres sites spécialisés, collecte la taxe de séjour au même titre que les professionnels de l'hôtellerie...

Léo Monégier