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Peut-on parler de bulle immobilière en Suisse ?

Vue de Lausanne, l'une des villes jugées exposées au risque de bulle par UBS

Vue de Lausanne, l'une des villes jugées exposées au risque de bulle par UBS - dr

Le niveau de prix qu’atteignent les appartements et les maisons dans certaines villes de la confédération inquiète certains banquiers. La situation est particulièrement tendue à Genève, Lausanne, Zurich ou Davos.

Gare à la bulle de l'autre côté des Alpes. « Les prix des maisons et les prêts aux ménages ont excessivement augmenté au regard de la faiblesse de l'économie », constatait la semaine dernière la banque UBS, dans une étude quelque peu alarmante sur la situation de l'immobilier en Suisse. Selon l'indice d'UBS, qui montre la plus forte hausse depuis le quatrième trimestre 2012, le volume de prêts hypothécaires a augmenté de 3,5% sur un an, tandis que les prix ont progressé de 2%. Toutes les villes ne sont pas également concernées. Le risque se concentre autour du Lac Léman (Genève, Lausanne, Nyon…), mais aussi à Zurich, Lucerne ou Davos dans la partie alémanique du pays.

Un contraste avec les autres banques

Pour l'heure, les prix ne paraissent pas totalement démesurés rapportés aux revenus dont disposent les Suisses. Mais ils sont « relativement élevés en regard d’une économie helvétique groggy par le choc de la fin du taux plancher et la chute des prix à la consommation qui s’en est suivi », observe la Tribune de Genève, qui note un contraste entre UBS et «la sérénité générale » qu'affichent d'autres établissements financiers. L'inquiétude est partagée par Philippe Thalmann, professeur d’économie, interrogé par le quotidien, qui juge que « le niveau élevé des prix est très inquiétant ».

Brusque baisse de 5 à 10% ?

Le risque : en cas de remontée des taux, un scénario plus que probable à l'heure actuelle, les ménages plus modestes pourraient décrocher du marché. Avec, comme éventuelle conséquence, « un retournement non maîtrisable des prix » comme ce fut le cas entre 1990 et 1998 dans le pays. Et dans les mois à venir, une baisse de 5 à 10% ne serait pas inenvisageable, selon l'économiste.

Un constat qui tranche avec les pronostics de l'agence de notation Standard & Poor's, qui jugeait dans une précédente étude que la Suisse pourrait montrer l'une des plus faibles croissances de prix d'Europe d'ici à 2017 : +0,5%, derrière la Belgique et le Portugal (+2%), tandis que la France pourrait, elle, afficher une hausse de 3%. Alors, bulle ou pas ? Les paris restent ouverts…

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Léo Monégier