BFM Immo
A l étranger

Riche ou pauvre, à chacun sa porte d'entrée à Londres

Porte d'entrée séparée pour les riches et les plus modestes à Londres

Porte d'entrée séparée pour les riches et les plus modestes à Londres - Wikimedia Commons / Flickr

Les immeubles pourvus de deux entrées distinctes, une pour les riches et l’autre pour les ménages modestes, se multiplient à Londres. Un nouvel « apartheid des pauvres » qui divise la Grande-Bretagne.

La nouvelle pratique se répand comme une traînée de poudre outre-Manche. « L’apartheid des pauvres », comme le surnomme la presse britannique, est visible sur de nombreux immeubles de la capitale. Des locataires de logements sociaux sont en effet obligés d’entrer par la « porte du pauvre » (« poor door ») pour accéder chez eux. Face à la pénurie de logements sociaux, Londres a en effet fait construire des logements abordables dans des quartiers huppés de la ville. Mais pour mieux conserver leur clientèle, les promoteurs ont eu l’idée de réserver aux citoyens aisés l’entrée de l’immeuble.

Citoyens de deuxième classe

Résultat : les propriétaires des logements de luxe ont accès à des halls en marbre, concierge 24h sur 24 et équipes de nettoyage et de jardinage, quand quelques mètres plus loin, les habitants de logements sociaux se contentent de portes d’entrées rudimentaires. « Ce n’est pas la qualité de l’immeuble qui est en question , explique au Mirror Donna, locataire de 32 ans. Je suis reconnaissante pour l’aide dont j’ai pu bénéficier (…). Mais le fait d’être mis à part nous donne le sentiment d’être rejetés. Nous sommes des citoyens de deuxième classe », explique la jeune femme, les larmes aux yeux.

Cette étrange mise en œuvre de la mixité sociale ne semble pas affecter la valeur des biens à vendre dans ces immeubles. Bien au contraire, dans l’un d’entre eux, les prix des appartements débutent à 4,5 millions de livres, remarque le quotidien. La publicité peu scrupuleuse qui est faite autour doit en tout cas aider, comme l’assure un promoteur au quotidien : « le bâtiment a été conçu pour qu’il n’y ait pas d’interaction. (Les locataires) ont une entrée séparée au coin. Vous ne les verrez même pas ».

Pour polémique qu'elle soit, l'idée fait néanmoins son chemin. Des logements semblables sont en train de voir le jour à New York. Même si, comme en Angleterre, certains responsables considèrent que la mesure « favorise la discrimination ».

Découvrez où se concentrent les oasis de richesse >>

Léo Monégier