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Suisse : Les loyers vont pouvoir baisser de près de 3 %

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L’Association suisse des locataires (Asloca) appelle les bailleurs du pays à « réduire les loyers, conformément aux dispositions légales ». Faute de quoi, elle se propose d’aider les locataires à « exercer leurs droits ».

Tout vient à point à qui sait attendre. L’Asloca, qui réclamait depuis plusieurs mois une baisse du niveau des loyers pratiqués en Suisse, a salué lundi les derniers chiffres de l’Office fédéral du logement (OFL) : le taux d’intérêt de référence des loyers est ressorti à 2 %, en baisse de 0,25 point de pourcentage par rapport au mois de juin. Mis à jour tous les trois mois, ce taux, qui fixe l’évolution des loyers, n’avait plus évolué depuis le printemps 2012.

Sur le papier, la baisse constatée autorise une baisse de 2,91 % des loyers. En principe tout du moins car, comme le rappelle l’OFL, les propriétaires ont toujours la possibilité de faire valoir une augmentation de leurs coûts, d’entretien de l’immeuble notamment, pour justifier un maintien de loyer.

+5 % depuis 2008

Dans ce contexte, et alors que « les loyers ont connu une augmentation de 5 % malgré le recul du taux de référence depuis 2008* », l’Asloca en appelle à la bonne volonté des bailleurs, qui « ont pu augmenter leur rendement grâce à des loyers en hausse, alors que les coûts des d’intérêts hypothécaires diminuaient ». Elle calcule ainsi qu’« en 2011, un ménage de locataires a dû débourser en moyenne 50 francs [soit un peu plus de 40 euros, ndlr] par mois de plus pour son logement qu’en 2008, alors qu’un ménage de propriétaires a économisé 83 francs [67 euros] par mois sur les intérêts hypothèques ».

L’association recommande aux locataires qui n’obtiendraient pas automatiquement une baisse de loyer « d’agir et [de l’]exiger ». Toute demande de révision de loyer doit être adressée au bailleur par courrier, de préférence recommandé, pour la prochaine échéance du bail et en respectant les termes et délais de résiliation de celui-ci. A compter de la réception de la demande, le propriétaire a trente jours pour répondre. Sans réponse dans ce délai, ou si la baisse demandée est refusée ou insuffisante, le locataire dispose à son tour de trente jour pour saisir l'autorité de conciliation de son canton.

A noter enfin que l’Asloca propose un conseil gratuit à ses membres.

Emmanuel Salbayre