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USA : L'immobilier convalescent pourra-t-il se passer du crédit d'impôt ?

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La disparition du crédit d’impôt aux primo-accédants tuera-t-elle le rebond de l’immobilier américain dans l’œuf ? La question est sur toutes les lèvres alors que - après une série de données statistiques attestant, sinon du redémarrage, au moins de la stabilisation du marché – les professionnels du secteur louent unanimement les mérites de la mesure et demandent son prolongement. Car le crédit d’impôt de 8 000 dollars n’est que temporaire.

Mis en place par l’administration Obama dans le cadre du plan de relance, il est attribué à l’ensemble des ménages qui signeront une première acquisition immobilière avant le 30 novembre. « Afin de permettre au rebond des ventes immobilières de se prolonger l’année prochaine, le Congrès devra étendre la durée du crédit d’impôt pendant un an supplémentaire, et le rendre accessible à l’ensemble des acheteurs », a récemment estimé Joe Robson, le président de l'Association nationale des constructeurs de logements (NAHB), résumant un avis largement répandue outre-Atlantique.

Pourtant, la situation n’est pas nécessairement aussi noire. « Certes, le réveil de la demande s'explique en partie par le soutien aux primo-accédants », reconnaissent les analystes d’Exane BNP Paribas. « Nous pourrions donc assister à un trou d'air temporaire à la fin de l'automne quand le mécanisme ne sera plus en vigueur ». Cependant, il se pourrait très bien que le marché ait déjà suffisamment repris suffisamment de poil de la bête pour remarcher sans la béquille du crédit d’impôt. « La bulle immobilière [américaine] a désormais largement dégonflé », reprend l’analyste. Un dégonflement perceptible dans « le retour vers des niveaux historiques moyens du stock de logements neufs à vendre », l’absence de « surévaluation apparente du marché », ainsi que l’effet combiné de la baisse des prix et du repli des taux d’intérêt sur l’« abordabilité ».

« Ces bonnes nouvelles signalent que le marché immobilier est en voie de redressement », poursuit Exane. Mais la prudence reste, comme toujours de mise : compte tenu notamment de la progression des saisies immobilières et de la remontée du chômage, le redressement annoncé ne saurait être que « laborieux », conclut l’analyste.

E.S.

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