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USA : l'immobilier de luxe dans le viseur des autorités

Les transactions de luxe suivies à la loupe par les autorités, à Manhattan

Les transactions de luxe suivies à la loupe par les autorités, à Manhattan - Wikimedia Commons

Le gouvernement américain accentue la lutte contre le blanchiment d'argent, en se focalisant sur les ventes réalisées par de riches étrangers.

Certaines ventes immobilières ne passeront plus. Le Trésor américain, dans le cadre de la traque contre le blanchiment d'argent, a annoncé la semaine dernière qu'il allait commencer à identifier ces acheteurs, parfois richissimes, qui investissent dans des biens haut de gamme. Les autorités vont particulièrement se focaliser sur les transactions payées intégralement en cash par des sociétés-écrans, dans des secteurs prisés comme Miami et Manhattan, l'un des quartiers les plus prisés de New York.

Les agents immobiliers prêteront main forte aux investigations. En effet, "pour la première fois, le gouvernement fédéral a exigé de sociétés immobilières de divulguer les noms" de ces particuliers et groupements qui se cachent derrière ces transactions en espèces, rapporte le New York Times. Jennifer Shasky Calvery, responsable au Trésor américain, fait ainsi part de "maisons achetées plusieurs millions de dollars, utilisées comme coffre-forts pour des gains obtenus illégalement".

Petites structures et intermédiaires

Qui sont ces mystérieux acquéreurs ? A New York, d'anciens sénateurs russes, un ancien gouverneur colombien, un financier britannique ou encore un homme d'affaires lié au gouvernement malaisien figurent parmi ceux qui vont être traqués par le fisc américain, selon le quotidien. Mais plus généralement, les enquêteurs ont dans leur viseur les petites structures à responsabilité limitée, équivalent aux SARL en France, ainsi que les intermédiaires professionnels qui apportent leur concours dans le blanchiment d'argent, comme les agents immobiliers, avocats et encore les banquiers.

Quant aux biens ciblés, ce sont ceux vendus plus de 3 millions de dollars à New York, et de 1 million de dollars à Miami. Ce qui concerne, à Manhattan pas moins de 1.045 ventes résidentielles enregistrées pour le seul deuxième semestre 2015. Et à l'échelle du pays, ce serait près d'un bien sur deux évalué à plus de 5 millions de dollars qui aurait été capté par des sociétés opaques, selon les informations du New York Times. Même si le gouvernement américain dit mettre le paquet, la tâche risque donc d'être ardue.

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Léo Monégier