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USA : Le subprime ne contribue plus à la hausse du taux de défaut immobilier

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Les défauts de paiement ont concerné 6,41% des prêts immobiliers accordés aux Etats-Unis au deuxième trimestre 2008, rapporte l’Association des banquiers hypothécaires (MBA) dans son dernier rapport, publié en début de mois.

En hausse de 6 points de base sur trois mois et de 129 points sur un an, ce taux est le plus élevé jamais observé par la MBA. Un prêt est déclaré en défaut de paiement après un retard de 30 jours.

L’association ajoute que des procédures de saisie ont été engagées contre 1,2% des prêts immobiliers à la période considérée, contre 1% au premier trimestre et 0,65% au deuxième trimestre de l’année dernière. Au 30 juin, un total de 2.75% des prêts en cours étaient sous le coup d’une saisie, contre 2.47% fin mars et 1.4% au 30 juin 2007. Le niveau atteint est, là encore un record historique.

« Attention à ne pas s’arrêter à ce seul constat… », commente Amine Tazi, analyste chez Natixis et spécialiste des Etats-Unis. « Ce double record frappe les esprits, mais il ne doit pas faire oublier le plus important : si le taux de défaut continue d’augmenter, son rythme de progression a ralenti ». Pour mémoire, le taux avait gagné près de 60 points de base au premier trimestre. « On ne peut pas encore dire si cette tendance va se poursuivre, mais ces chiffres augurent d’une certaine amélioration, notamment dans le marché du subprime ».

En effet, « pour la première fois depuis le début de la crise, les prêts subprime ne contribuent plus à la hausse du taux de défaut global », poursuit l’économiste. Les défauts de paiement ont ainsi concerné 18.67% des prêts subprime au deuxième trimestre, contre 18.76% au premier. Le niveau reste élevé, mais il n’a pas progressé. A l’inverse, le taux de défaut sur les prêts prime a progressé d'environ 20 points de base en un trimestre, de 3.71% au T1 à 3.93% au T2. « On peut considérer qu’on assiste à un changement de tendance. Jusqu’à maintenant, la progression du taux de défaut était principalement la conséquence de la crise des subprimes ; il semble qu’il soit désormais lié à la détérioration de l’environnement économique (chômage, conditions de crédit...). C’est le cycle économique qui prend le relais de la crise», conclut Amine Tazi.

E.S.

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