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À Lille, 1 propriétaire sur 4 ne respecte pas l'encadrement des loyers

Le dispositif est en vigueur à Lille depuis le 1er février

Le dispositif est en vigueur à Lille depuis le 1er février - Philippe Huguen - AFP

25% des annonces de locations immobilières publiées dans la préfecture du Nord affichent un loyer supérieur au loyer majoré de leur zone, selon une étude MeilleursAgents pour le JDN. Ces abus concernent surtout les petites surfaces.

Trois mois et demi après la mise en oeuvre de l'encadrement des loyers à Lille, c'est le moment de dresser un premier bilan. Selon une étude de MeilleursAgents pour le Journal du Net, un propriétaire sur quatre serait encore hors des clous. Autrement dit, 25% des annonces de locations immobilières publiées dans la préfecture du Nord affichent un loyer supérieur au loyer de référence fixé par arrêté préfectoral, augmenté de 20%. Soit la même proportion qu'avant la mise en place du dispositif.

La mesure n'a donc pas incité les propriétaires à revoir leurs ambitions à la baisse, comme ce fut le cas à Paris. Dans la capitale, où les loyers sont encadrés depuis le 1er août 2015, la part des bailleurs ne respectant pas le dispositif était passée de 46% à 30% en trois mois.

Les mauvais élèves

Alors qui sont ces propriétaires lillois jugés "hors la loi" ? D'après l'étude, il s'agirait surtout des loueurs de petites surfaces, près d'un studio sur trois (31%) étant proposé à la location avec un loyer supérieur au plafond maximum autorisé. Le taux tombe à 19% pour les logements de deux et trois pièces, celui pour les quatre pièces et plus n'ayant pas pu être calculé, "faute de données significatives".

Impossible également de localiser précisément les mauvais élèves. Une enquête de l'Association nationale de défense des consommateurs (CLCV) publiée fin 2015 avait pu déterminer que les propriétaires parisiens ne respectant pas l'encadrement des loyers se situaient dans les 2e, 3e, 4e, 6e et 16e arrondissements.

"À Montmartre ou près du Jardin des Plantes, la part de loyers hors-la-loi avoisinait même les 70%", précise l'étude commandée par le JDN. "Signe que le découpage à Lille tient davantage compte de la disparité des situations que celui qui a été réalisé par l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (Olap)".

Lille parmi les villes les plus chères de France

Seul élément encourageant : la part des "loyers abusifs" a un peu diminué au cours des deux derniers mois, passant de 27% en mars à 25% en avril, après avoir atteint 21% en février.

Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez MeilleursAgents cité par le JDN, estime que "ces résultats montrent un certain effet dû à la mise en place de l'encadrement des loyers mais très vite dissipé". Globalement, donc, l'impact de l'entrée en vigueur du dispositif sur le marché de la location lillois reste limité, conclut l'étude.

Mesure phare de la loi Alur, l'encadrement des loyers prévoit qu'à la signature d'un nouveau bail ou lors d'un renouvellement, le loyer d'un logement ne puisse dépasser de 20% un loyer de référence, ni lui être inférieur de 30%.

Lille est l'une des villes les plus chères de France -après Nice et Paris- avec un loyer moyen au mètre carré de 13,9 euros, selon l'observatoire Clameur. Des loyers trop chers selon la mairie, qui voit donc dans ce dispositif une solution. Et comme Paris, la capitale des Flandres a des objectifs très ambitieux : faire baisser les loyers dans près de 15% des logements du parc locatif privé.

J. M.