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Prix immobilier

L’immobilier lillois se réveille doucement.

Maisons du Vieux Lille

Maisons du Vieux Lille - dr

Les transactions reprennent timidement dans la capitale du Nord. La baisse des prix, plus marquée en périphérie que dans le centre, a corrigé certains excès des années fastes.

Dynamisme économique et croissance démographique ne font pas tout. Après dix années très actives, le marché immobilier lillois a été frappé de plein fouet par la crise de l’automne 2008. « Dans un premier temps, cela s’est traduit par une réduction très nette du nombre de transactions », se souvient Vincent de Bettignies, expert en évaluation immobilière Fnaim. Une baisse d’environ 15 % à ce jour, dont l’influence en termes de prix s’est révélée « très variable en fonction des quartiers ».

Sans surprise, l’hypercentre - délimité au nord par les rues Négrier et du Pont Neuf, au sud par la rue du Molinel, à l’est par les rues de la Monnaie et des Arts et à l’ouest par les rues Royale et de l’Hôpital militaire - n’a guère souffert. Pour un appartement de cachet dans le périmètre, comptez 3 000 à 3 500 euros du mètre carré en moyenne dans l’ancien et jusqu’à 4 000 euros dans le neuf, soit grosso modo les prix d’avant la crise. « Il y a une vraie appétence pour ce secteur, commente Vincent de Bettignies. Et comme le nombre de biens disponibles est forcément limité, les prix ne baissent pas ». Porteurs également, Euralille, les quartiers Vauban et Esquermes et le Vieux Lille restent très recherchés. Les prix y varient en fonction des qualités des biens, mais restent souvent proches des 3 000 euros du mètre carré. A mesure qu’on s’éloigne du centre, les biens deviennent plus abordables. C’est le cas dans les quartiers de Saint-Maur et Wazemmes, dans la première couronne, très prisés des jeunes cadres primo-accédants. Le m² s’y négocie à moins de 2 000 euros. Plus touchés, les quartiers plus populaires du sud de la ville, comme Fives, ont connu une baisse de l’ordre de 15 % en moins de deux ans. Scores comparables pour Roubaix et Tourcoing, qui avaient progressé très nettement avant la crise.

Léger frémissement

« Dans l’ensemble, les valeurs n’ont pas fortement baissé, reprend Vincent de Bettignies. Les effets de la crise sont avant tout quantitatifs. Le marché est devenu très étroit ». La situation pourrait s’améliorer prochainement, à la faveur de la reprise des transactions les plus abordables. « Depuis la fin 2009, on observe un léger frémissement sur le segment des biens à 150 000 / 200 000 euros », indique Hugues Lemaire, notaire dans la région de Lille. Si elle se confirme, cette reprise devrait entraîner un déblocage progressif des tranches de prix plus élevées ». Un optimisme que ne partage pas entièrement Benoît Lambelin, président du GIE Orpi de Lille. Même si « tout semble réuni pour que le marché reparte », on n’a pas encore suffisamment de visibilité pour entrevoir la fin de la crise.

Emmanuel Salbayre