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Prix immobilier

L'attrait pour les petites surfaces soutient le marché montpelliérain

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La crise de l’immobilier n’a pas épargné Montpellier.

Pourtant, après un passage à vide à la fin de l’année dernière, la capitale de l’Hérault semble à nouveau faire honneur à sa réputation de ville dynamique et estudiantine.

Les notaires montpelliérains garderont longtemps en mémoire le 1er janvier 2009. « Un véritable séisme », se souvient Me François Granier. « Jamais auparavant je n’avais vu un ralentissement aussi rapide. On avait bien le sentiment que l’activité avait marqué le pas au second semestre, mais je pense que personne n’avait anticipé un mouvement d’une telle force ». De fait, après une période d’euphorie de presque dix ans, le marché immobilier de Montpellier s’est gelé fin 2008, la montée de l’incertitude économique supportant mal le niveau élevé des prix et l’accélération de la hausse des taux d’intérêt.

Compte tenu du délai qui sépare le compromis de l’acte de vente, Didier Chaponet, directeur de l’agence ERA Languedoc Immobilier, avait perçu ce coup d’arrêt dès le mois d’octobre. Le dirigeant évoque ainsi une fin d’année « très difficile », trois mois au cours desquels « il ne se passait quasiment plus rien ». Pourtant, malgré la brutalité de l’interruption, le marché n’a pas tardé à redémarrer, « de manière très progressive tout d’abord, puis plus nettement à compter du mois de mars ». Didier Chaponet l’assure, en juillet, son agence avait renoué avec des volumes de transactions d’avant la crise – « de l’ordre de 5 ventes par mois ». Une amélioration rendue possible, notamment, par la baisse des prix des logements. En moyenne, un appartement de 60 m² se négocie 2 100 euros du m², soit 10 % de moins environ que l’année dernière.

L'Ecusson et le quartier de la Comédie, au cœur historique de la ville, restent les très recherchés, et on n’y trouvera pas un 30 m² à moins de 70 000 euros. « Traditionnellement très prisé, le quartier de la gare, proche de la place de la Comédie, devrait tirer les prix vers le haut dans les prochaines années, avec l’aboutissement du projet d’extension de la ligne de TGV vers Barcelone », poursuit Didier Chaponet.

Des fondamentaux solides Si les professionnels se montrent aussi confiants, c’est qu’ils comptent sur la qualité du marché. « Il faut faire la différence entre les difficultés ponctuelles et les fondamentaux », estime Me Granier. « Or, entre ses universités, la solidité de son tissu industriel, et la qualité de la vie, Montpellier dispose d’une excellente carte de visite ». De fait, Montpellier connaît l’un des rythmes de croissance démographique les plus élevés du pays, de 1,5 % par an selon le dernier décompte de l’Insee, ce qui fait d’elle la ville la plus prisée de France après Toulouse. « Il faut bien loger ces nouveaux venus ! », s’exclame François Granier. Un défi auquel Montpellier répond depuis plusieurs années par une politique urbaine expansionniste. Une quinzaine de quartiers sont programmés ou en cours de construction, dans des zones d’aménagement concertées (ZAC), notamment au sud (Odysseum) et à l’ouest (Malbosc) de la ville.

Et les investisseurs dans tout ça ? « Avec cet afflux de nouveaux habitants et l’attrait du pôle universitaire, il n’est pas difficile pour un bailleur de trouver un locataire », observe François Granier. Sans surprise, ce sont principalement les petites surfaces qui sont les plus recherchées, des studios jusqu’au petits 2 pièces. Il est d’ailleurs intéressant de constater que c’est sur ce segment que le marché est le plus dynamique. Les deux professionnels s’accordent d’ailleurs pour dire que « les biens de plus de 300 000 euros peinent encore à se vendre ». Le marché va mieux, oui, mais il n’est pas encore pleinement reparti.

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