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Prix immobilier

Vers une baisse des prix de l'immobilier à Montpellier

L'opéra de Montpellier et sa vue imprenable sur la place de la Comédie

L'opéra de Montpellier et sa vue imprenable sur la place de la Comédie - DF

Le réveil est difficile pour la cité montpelliéraine. Après une année 2010 prolifique, celle de l’embellie, le marché immobilier commence à montrer des signes de fatigue. Les exigences des vendeurs et une demande en berne ont conduit à un début de baisse des transactions. Une aubaine pour les acheteurs locaux, dont la présence sur le marché est prépondérante.

« Il va y avoir une nouvelle correction des prix à la baisse, le marché ne peut pas rester grippé éternellement ». Le président de la FNAIM de l'Hérault, Bruno Cassin, n’est pas serein quant à l’avenir du marché immobilier montpelliérain. Il fait état « d'une baisse des transactions sur le secteur de Montpellier depuis février. Le problème est un décalage entre l’offre - les vendeurs qui surévaluent leurs biens - et les moyens de la demande. Tout le monde décale, que ce soit l’achat ou la vente. Les clients visitent beaucoup et souvent arrêtent les recherches, soit à cause d’un problème de financement, soit en raison des prix trop élevés ».

Rien ne laissait pourtant présager d’un ralentissement. Une étude de la chambre régionale des notaires, parue début mai, montrait une hausse de 7 % des prix de l’ancien dans la capitale du Languedoc-Roussillon. Un secteur qui soutient toujours en partie le marché. Selon Bruno Cassin, « le vieux centre-ville est encore intéressant, mais lorsque des travaux y sont faits. Quand l’appartement est mis aux normes et que le bilan énergétique est bon, ça marche bien ».

L’Ecusson en tête de gondole

A Montpellier, tous les chemins mènent à la Comédie. Véritable centre névralgique de la ville, la place est un aimant pour les acheteurs de tous horizons. Si pour le président de la FNAIM, « les investisseurs sont souvent des locaux », les quartiers du centre obéissent parfois à une autre logique. Olivier Morgant, directeur de l’agence Laforêt Montpellier centre, estime que « l’Ecusson [quartier piéton qui jouxte la place de la Comédie, NDLR] est un micro-marché soutenu par une clientèle non montpelliéraine. Ces derniers cherchent des pied-à-terre. Pour un Parisien, le prix au mètre carré est très attractif. Les montpelliérains, qui ont assistés à la montée progressive des prix, sont plus frileux ».

La première couronne gagne en attractivité

Les prix varient selon les quartiers et l’Écusson reste le plus onéreux. Le prix au mètre carré dans cette zone est compris entre 3 500 et 4 000 euros et peut dépasser les 4 000 euros dans les lieux les plus réputés comme la place de la Canourgue. Olivier Morgant dit avoir vendu récemment dans ce quartier un T1 de 24 mètres carrés, comprenant une mezzanine de 6 mètres carrés, pour 88 000 euros.

Mais pour trouver de bonnes affaires, la première couronne est l’endroit idéal. Les prix y sont généralement plus raisonnables. L’agence Laforêt décrit deux de ses dernières ventes dans ce secteur. La première est dans la moyenne des prix pratiqués. Il s'agit d'un appartement de 90 mètres carrés vendu pour 210 000 euros dans le quartier Clemenceau, soit un peu plus de 2 300 euros du mètre carré. A condition de pouvoir assumer des travaux, le second bien défie les prix du marché. L'agence décrit la vente d'un T3 de 72 mètre carré à Rondelet [quartier proche de la gare, NDLR] pour 138 000 euros, soit environ 1 900 euros du mètre carré.

La solution pour trouver des biens abordables est donc de s’éloigner quelque peu du centre historique. Un retrait relatif, puisqu’il faut cinq minutes de marche pour rejoindre, de la place de la Comédie, la première couronne.

Damien Fournier