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Drame de Montreuil : L'enquête mène vers la gestion du chantier

La devanture de l'ancien hôtel avant l'effondrement

La devanture de l'ancien hôtel avant l'effondrement - Google Street View

L'enquête sur les causes de l'effondrement d'un l'immeuble sur une maison d'habitation à Montreuil a commencé. Selon la mairie, elle mènerait « vers la gestion du chantier ». Le drame relance la question du « mal logement » et des « marchands de sommeils ».

L’effondrement de l’immeuble de quatre étages, qui a causé la mort d’une femme et de ses deux enfants d'origines maliennes dans la nuit de dimanche à lundi, soulève de nombreuses questions à Montreuil. L'enquête qui vient de démarrer est loin d'arriver à des conclusions. Mais selon nos informations, elle semblerait s'orienter vers la piste du constructeur. Dominique Voynet, maire de la ville, a annoncé hier lors d'une conférence de presse, que le propriétaire de l'immeuble avait été entendu par la police.

Le propriétaire de la maison où vivaient les familles maliennes, ne serait, pour sa part, pas mis en cause. Le logement était, selon Les Echos, occupé illégalement. Le Parisien révèle par ailleurs que la mère de famille avait sollicité un logement social, qui lui avait été refusé par la commission d’attribution.

le « mal logement » en question

Le drame de Montreuil relance également le débat sur le « mal logement ». Dominique Voynet a dénoncé le problème des « marchands de sommeils ». Au delà du fait divers, c'est un contexte général que la première magistrate semblait pointer du doigt. La maire de Montreuil s'est offusquée des pratiques de ceux « qui se refilent des bâtiments vétustes sans réunir les conditions de sécurité ».

L’immeuble en rénovation avait récemment changé de propriétaire, cela pour la quatrième fois. Le dernier en date, la SARL Saber, avait obtenu un permis de construire fin 2010 afin de transformer l’immeuble en hôtel de tourisme. Un projet que la mairie ne soutenait pas. Dans un communiqué, elle a déclaré avoir, via son adjoint au logement, fait part de sa «  réticence » quant à la transformation du bâtiment en hôtel de tourisme.

La municipalité avait argué, pour justifier ses craintes, du risque que l'immeuble devienne un « hôtel meublé » [logement temporaire pour personnes ou familles en difficulté d'hébergement, ils sont parfois sujets à des abus des propriétaires, NDLR]. C'est en effet dans ses structures, que les « marchands de sommeils » développent le plus fréquemment leurs activités.

Damien Fournier