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Prix immobilier

Le 13ème arrondissement victime de la surévaluation

Place Louis Amstrong

Place Louis Amstrong - Wikimedia

Pas de baisse ni même de décélération pour les prix immobiliers du 13ème arrondissement parisien, qui continuent à progresser. Selon Martine Métayer, agent commercial à l’agence Carter’s Immobilier, les tarifs actuels sont même « exorbitants à la vente ». Une flambée des prix qui durera, estime-t-elle, « tant que les biens continueront à être surévalués ».

En agence, les prix des appartements anciens à la vente flirtent avec les 10 000 euros par mètre carré, honoraires compris. Même si l’on ne peut pas parler de marché « abordable », le 13ème reste parmi les 5 arrondissements les moins chers de la capitale, à 7 140 euros le mètre (hors frais d’agence et au 1er trimestre 2011, selon les chiffres des Notaires de Paris). En réalité, des disparités importantes existent entre les quartiers.

Ainsi, « le clivage entre le 13ème nord (Croulebarbe, Salpêtrière) et le 13ème sud (Maison Blanche, Gare) reste bien marqué », analyse le Crédit Foncier. Par quartiers, la Butte aux Cailles demeure très prisé, « il faut y compter pas loin de 10 000 euros le mètre carré », explique-t-on chez Carter’s immobilier. Mais le quartier central des Gobelins remporte les suffrages, pour Aurélien Cossin, gérant de l’agence Elyse Avenue 13ème, qui constate des prix sensiblement identiques au quartier précédent. A l’opposé, le triangle de Choisy, qui comprend le « Chinatown parisien », suscite moins l’engouement des acquéreurs, pour des prix autour de 7 000 euros par mètre carré.

De la surévaluation

Côté transactions, un appartement de 104 mètres carrés s’est vendu 930 000 euros, indique Martine Métayer. Un autre appartement, de 80 mètres carrés et situé « dans un bel immeuble » sur le boulevard Saint-Marcel, est parti quant à lui pour 860 000 euros. Une vente symptomatique de la situation dans laquelle se trouve nombre de vendeurs parisiens, estime la professionnelle. « Le prix était surévalué, car le vendeur désirant acquérir une surface plus importante était dans l’obligation de monter dans la surenchère pour obtenir son deuxième bien, mis en vente lui aussi au prix fort ». La boucle est bouclée.

« Les primo-accédants sont peu nombreux sur le marché, pour ne pas dire absents. 80 % environ des clients paient comptant, sans recourir à un financement. Ce qui fait que nous dénombrons pas mal de ventes de grands appartements », précise pour sa part Aurélien Cossin. Les délais de transaction restent quant à eux très courts, 10 jours ont suffi à vendre un bien situé porte d’Italie de 40 mètres carrés, parti pour 341 000 euros, estime le responsable. Même au prix fort, à l'image de ce bien vendu 990 000 euros pour 98 mètres carrés, pour lequel une semaine a suffi a décider l'acquéreur.

Léo Monégier