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Prix immobilier

Des prix stables et élevés dans le 16ème arrondissement

La place Victor Hugo, l'un des endroits les plus chers du 16ème

La place Victor Hugo, l'un des endroits les plus chers du 16ème - Wikimédia

Situé à l’ouest de Paris, le 16e arrondissement a connu depuis la crise une forte fluctuation de sa demande. Mais cela n’a eu aucun effet sur les prix...

« Le téléphone ne sonne pas » chez les agences immobilières du 16e arrondissement, nous déclare Brigitte Descamps, responsable de l’agence Era dans le nord de l’arrondissement. Cette zone parisienne bordée par la Seine à l'est comme à l'ouest, est un marché particulièrement tendu, où « les acquéreurs se font rares et les prix restent tout de même élevés ».

Peu de biens à moins de 10 000 euros le m²

Mais cet arrondissement, réputé pour afficher des prix exorbitants, semble à l'abri de toute fluctuation. Lorsque la crise immobilière a frappé de plein fouet le secteur en 2008, les prix du 16e sont restés intacts et ce, malgré un « blocage total de la demande qui a tardé à se dissiper », souligne Fabien Gaymard, gérant de l’agence Barnes, spécialisée dans le luxe. Et depuis la fin de la crise, l’offre est restée bien supérieure à la demande. Mais le 16e, c’est aussi et surtout deux marchés immobiliers fort distincts. En effet, entre le nord élitiste et le sud plus abordable de l’arrondissement, les prix font le grand écart. Un décalage qui a un effet sur la demande. Le nord de l’arrondissement, où le prix moyen est de 10 330 euros le m², selon les Notaires de France, laisse progressivement sa place de zone très demandée au sud, où le m² atteint les 8 950 euros. Pour leur part, les agents immobiliers sont unanimes : rares sont les biens en-deçà de 10 000 euros le m².

Le renouveau de la porte de Saint-Cloud

« Des quartiers comme Auteuil ou la Porte de Saint-Cloud, qui laissaient autrefois les acheteurs sceptiques, commencent à connaitre une forte demande et donc à afficher des prix élevés », confirme Brigitte Descamps. Mais si les acquéreurs ont décidé de s’abstenir pour le moment, les fortunés étrangers, eux, jettent presque tous leur dévolu sur cet arrondissement de l’ouest parisien. « A la fin de l’année dernière, j’ai vendu des biens de prestige à des Italiens, des Russes et des Africains ». Ils viennent généralement pour acheter des pied-à-terre, et non pas pour s’installer à Paris. « Ils fuient les travaux, disposent de budgets importants et sont très sensibles au coup de cœur », selon Fabien Gaymard.

De l'hyperluxe dans le 16e

Mme Descamps affirme avoir vendu un appartement sur l’avenue Victor Hugo, au sixième étage et dont la surface est de 300 m², au prix de 6 millions d’euros. Du côté de Barnes, Fabien Gaymard nous confie avoir vendu un appartement de grand luxe à plus de 20 000 euros le mètre mais n’a pas souhaité communiquer davantage dessus, pour des raisons de confidentialité. A ces prix là, on dépasse les critères de l’hyperluxe, mais on reste loin des 60 000 euros le mètre atteints il y a quelques semaines par ce triplex de 780 m² situé avenue du Président Kennedy. Actuellement, « ce qui marche le mieux dans le 16e, c’est incontestablement la location », nous affirme la gérante de l’agence Era. Même si celle-ci souffre également d’une baisse de la demande, la cause n’est en aucun cas liée aux prix exercés par les propriétaires. « Les locataires disposent du budget nécessaire, mais nous remarquons qu’il y a manifestement un décalage entre une offre meublée abondante et une demande en quête de logements vides », révèle Brigitte Descamps.

Badr Lebnioury