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Prix immobilier

Le 17ème arrondissement victime de l'attentisme

Des biens plus longtemps en agence, sauf ceux "au prix"

Des biens plus longtemps en agence, sauf ceux "au prix" - Wikimedia

Le marché immobilier du 17ème n’est pas épargné par le coup d’arrêt global des transactions observé à Paris. Dans ce marché restreint, où acheteurs et vendeurs se regardent en en chiens de faïence, ce sont désormais les biens « au bon prix » qui partent.

La période euphorique est bien passée. Dans le 17ème, les agences immobilières témoignent d’une baisse réelle des ventes et d’un attentisme qui semble bien installé, de part et d’autre. « Côté vendeurs, les perspectives de hausse de la fiscalité refroidissent, tandis que côté acheteurs, on trouve que tout est trop cher », estime Yvon Chapelle, gérant de ERA Paris-Ouest. « Les acquéreurs ont peur de se lancer dans un achat éventuellement surévalué », analyse pour sa part Jean-Philippe Château, patron de l’agence JPC Laforêt.

Pas de réelle baisse des prix

L’arrondissement a connu un nouveau record de prix au m² au 2ème trimestre, à 8 650€/m² selon les Notaires franciliens. Mais si l’heure n’est certes pas à la hausse, on ne constate pas encore de repli des prix. La tendance globale est que « les biens qui partent sont ceux au bon prix et sans défaut », résume Jean-Philippe Château. Notons qu’un bien sans défaut, à Paris, s’entend aussi bien de ses prestations et sa situation en étages, que de sa situation géographique et desserte en transports en commun, confient les agents immobiliers.

Des délais de vente allongés

« Les acquéreurs font la différence entre le beau produit et le moins beau », appuie Yvon Chapelle. Le fait qu’il y ait des travaux ou pas à prévoir n’aboutit qu’à un « ajustement des prix », pour l’agence Laforêt. Résultat : les biens restent plus longtemps en agence. Les délais de vente sont parfois de trois mois, une situation à laquelle la capitale n’était plus confrontée depuis des années.

Quelques quartiers ont encore la part belle. Ainsi, Les Epinettes, secteur qui jouxte les Batignolles, demeure un quartier populaire et où les prix, parmi les plus raisonnables de l’arrondissement, attirent toujours les particuliers.

Les petites surfaces dopent toujours les ventes, et souvent au prix fort. Un appartement de 22,54 m² « dans un bel immeuble pierre de taille » a été vendu par ERA au prix de 195 000 euros, rue Lemercier, tandis qu’un studio de 13 m² rue de Saussure est parti au prix de 10 600 euros le m² par Laforêt. Rue Lévis, c’est un deux pièces de 51 m² au 3ème étage qui s’est négocié pour 9 300€/m². Les grands appartements, quoique plus rares sur le marché, ne sont pas en reste : un bien d’une surface de 118 m² dans un très bel immeuble des Batignolles s’est vendu 1 030 000 euros par l’agence ERA.

Léo Monégier