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Prix immobilier

Le nord du 17ème (encore) abordable

La Porte de Clichy

La Porte de Clichy - dr

Le manque de biens disponibles à la vente tire les prix de vente à la hausse. Et si le quartier reste l’un des plus abordables de Paris, certaines transactions se nouent à des niveaux très élevés.

Porte de Clichy, Brochant, La Fourche… Longtemps mal considéré, le nord du 17ème arrondissement de Paris a désormais le vent en poupe, prisé par de jeunes acquéreurs chassés des quartiers plus centraux par l’envolée des prix. « On reste dans un environnement populaire, mais notre clientèle change rapidement », reconnaît Mickaël Bitsch, responsable de l’agence Orpi Nouvel Espace, l’une des rares présentes dans le secteur. Ouvert il y a une trentaine d’années, ce cabinet familial reçoit depuis deux ans « de plus en plus de jeunes cadres moyens, primo-accédants pour la plupart, qui viennent trouver dans le quartier ce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas obtenir ailleurs : de la place, à un prix encore abordable ».

« Tout bouge très vite »

Selon les derniers chiffres des Notaires, le mètre carré dans le nord du 17ème se négociait à 6 600 euros en moyenne à fin 2010, en hausse de 20 % sur un an, mais très en deçà des prix pratiqués quelques centaines de mètres plus au sud ou à l’ouest. « Pour le prix d’un studio aux Ternes ou à la plaine Monceau, il est encore possible d’acheter un grand deux pièces dans le nord de l’arrondissement », indique un agent de la rue Guy Moquet. Comme toujours, attention aux moyennes. L’agence Nouvel Espace a récemment vendu un appartement de quatre pièces d’une superficie de 82 mètres carrés porte de Clichy pour 495 000 euros, frais compris. Soit un peu moins de 6 100 euros du mètre. Au bout de l’avenue de Clichy, sur la place du même nom, un deux pièces de 53 mètres carrés, dans un immeuble construit en 2000 et pourvu d’un parking, lui, est « parti en une semaine » pour 7 500 euros du mètre carré. « Il suffit parfois d’une rue d’écart pour que deux biens par ailleurs comparables en tous points trouvent preneur pour des prix très différents, explique Mickaël Bitsch. Tout bouge très vite, et il est parfois difficile de faire une expertise... ».

Un avis partagé par Florian Jarre, responsable de l’agence Connexion, rue de la Jonquière, qui assure n’avoir « jamais vendu aussi cher », même si « les prix ne progressent plus aussi rapidement qu’en 2010 ». L’agence vient de boucler la vente d’un deux pièces donnant sur le Square des Epinettes, « un septième étage sans vis-à-vis », pour 9 600 euros frais d’agence compris. « Du jamais vu dans le coin »…

Emmanuel Salbayre