BFM Immo
Prix immobilier

Le 20ème arrondissement en pleine mutation

Le quartier de Ménilmontant connait des changements depuis plusieurs années

Le quartier de Ménilmontant connait des changements depuis plusieurs années - dr

En immobilier comme pour le reste, Paris ne sera jamais la France. Tout juste effleuré par les conséquences de la crise, le marché du 20ème arrondissement, à l’instar du reste de la capitale, a connu un premier semestre particulièrement dynamique, porté par une demande en plein boom.

Longtemps considéré comme un périmètre un peu à part, le 20ème arrondissement de Paris attire aujourd’hui de plus en plus. « Les raisons pour lesquelles des parisiens issus d’autres arrondissements viennent s’installer ici ont évolué » explique Harry Loria, directeur de l’agence La City Immobilier. Et de poursuivre : « auparavant les gens se rabattaient chez nous pour trouver des prix au mètre carré moins élevés. Aujourd’hui, l’effet de boboïsation a imprimé sa marque ».

Jusqu'à 7 500 euros du mètre carré

Car en matière de prix, le grand rectangle de l’est de Paris n’est plus très loin de ce qui se pratique dans les arrondissements de l’ouest de la ville. « Dans les zones les plus demandées, comme la Place Gambetta ou les environs du cimetière du Père Lachaise, les prix tournent autour des 7 000 euros avec des plus-hauts atteignant les 7 500 euros » fait savoir Thierry Hugon, gérant de l’agence Visavis. « La règle voulant que le prix au mètre carré est inversement proportionnel à la superficie de l’appartement induit toutefois des différences entre les studios, environ 7 500 euros du mètre carré, et les appartements de 70-80 mètres carrés, que l’on déniche aux alentours de 6 200 euros du mètre carré » note Harry Loria. Des niveaux élevés, « supérieurs à ceux enregistrés avant le début de la crise », qui s’expliquent en grande partie par un premier semestre 2010 très dynamique. « La hausse s’est établie entre 8 et 10 % sur la période » résume Harry Loria.

Peu de grandes surfaces

Mais si le 20ème ressemble de plus en plus aux autres quartiers de la capitale, certains facteurs continueront toutefois de le distinguer de ses comparses. « Il faut reconnaître que nous ne disposons pas de la qualité des immeubles de beaucoup d’arrondissement » indique Thierry Hugon. « Et ici, il est très difficile de trouver des grandes surfaces. Ce que nous appelons un grand appartement ne dépasse que très rarement les 100 mètres carrés » précise-t-il. « Mais si le 20ème reste particulier, c’est aussi grâce à son ambiance, à l’atmosphère de joie de vivre que l’on remarque dans la rue ».

Toujours des quartiers populaires

Le dernier arrondissement de la liste se serait donc fondu dans la « normalité » parisienne ? Pas si simple. « Les quartiers communément appelés « bobos » sont finalement peu nombreux et surtout peu étendus » explique Harry Loria. « Le 20ème plus populaire, comme à Belleville, Ménilmontant ou Porte de Montreuil représente encore facilement 60 % de la superficie de l’arrondissement » poursuit-il. Reste que la très forte demande pour la capitale pourrait à terme continuer de changer l’aspect de l'arrondissement.

Marc Fleury