BFM Immo
Immobilier

Logement : Jeudi Noir s'invite chez les agents immobiliers

Pour Jeudi Noir, les réponses sur le mal logement se font toujours attendre

Pour Jeudi Noir, les réponses sur le mal logement se font toujours attendre - dr

Les « galériens du logement » ont occupé ce mercredi une agence immobilière, en demandant « une régulation du marché immobilier », dans un contexte de hausse des prix et de multiplication des pratiques abusives dans la location. Les militants veulent en outre « un plafonnement des loyers et la construction de logements accessibles ».

Après les immeubles vacants, les agences immobilières. Jeudi Noir fait un nouveau coup d’éclat aujourd’hui, et s'est installé, sans heurts d'après le collectif, dans une agence Foncia située dans le troisième arrondissement de Paris, rue de la Bourse. L'occasion de se faire à nouveau entendre sur les difficiles conditions de logement, qui affectent en premier lieu les jeunes. « Au moment de rechercher une chambre ou une studette, nous subissons un véritable racket de la part des propriétaires qui s’imaginent que leur 9 mètres carrés souplex est en or massif, mais aussi de la part des agences immobilières qui font grassement leur beurre sur ce juteux business », déplore le collectif dans un communiqué en ligne sur son site Internet.

Réguler pour faire cesser les abus

L’association rend responsable les particuliers comme les agences immobilières, alors que l’UFC-Que choisir vient de pointer du doigt la pérennité de certaines pratiques abusives dans la location. « Loyers et honoraires stratosphériques, demandes de pièces illégales dans 62 % des cas, les agences n’ont pas hésité à demander des documents interdits par la loi, comme l’attestation de l’employeur (46 % des cas), l’attestation du précédent bailleur (10 %), la photographie d’identité (10 %), discrimination intensive des profils douteux », rappelle Jeudi Noir.

Une situation qui souffre d’une insuffisance, voire d’une absence de réglementation. Car le gouvernement « s’est bien abstenu depuis quatre ans de prendre des mesures réellement efficaces contre la crise du logement, et a surtout encouragé la flambée des prix à grand coups d’exonérations d’impôts pour les investissements immobiliers ». De même, la Mairie de Paris est-elle mise en cause, en accélérant « la transformation galopante de logements en bureaux, le rejet des classes populaires toujours plus loin pour céder la place aux couples aisés »…

Un « coup de semonce »… dans le vent ?

Pour Manuel Domergue, porte-parole du collectif, cette opération est avant tout « un coup de semonce pour la rentrée ». Mais la rage de laisser place à la lassitude. « Les effets d’annonce des pouvoirs publics pour améliorer les conditions de logement se sont multipliés, sans réellement aboutir », estime-t-il. A l’image des dernières solutions proposées mardi dernier par le ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, qui le laissent dubitatif. Il s’agirait de mettre en place un « passeport logement étudiant », a indiqué le ministre ; un dispositif permettant de financer le dépôt de garantie du locataire étudiant par un fonds.

Or, « depuis 2002 on nous parle du dispositif locapass ou de la garantie risques locatifs, mais cela ne marche pas », s’agace le militant. Et à mesure que l’échéance des présidentielles se rapproche, on peut rester sceptique quant à la mise en place d'un plan d’envergure dans ce domaine…

Retrouvez les loyers moyens par ville

Léo Monégier