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Immobilier

Miser sur le nouveau Beaugrenelle (15ème arrdt)

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Cette partie du Front de Seine est en pleine rénovation. De quoi redonner un peu d'attrait à ce secteur.

Seules de larges façades colorées égaient les rues proches du métro Charles-Michels dans le sud-ouest de Paris, mais les spéculations sur l'avenir du secteur vont déjà bon train. « Un client qui souhaitait vendre a décidé d'attendre que le centre commercial prévu pour 2010 sorte de terre. Il espère faire une plus-value », explique Corinne Orbach, de l'agence du même nom. Une centaine d'enseignes telles que les Galeries Lafayette ou Virgin assureront l'attractivité du centre. Et le nouveau Beaugrenelle, bâtiment conçu comme un socle en verre pour les immeubles du quartier, viendra donner un coup de fouet esthétique à ce secteur qui date de la fin des années 1970. « C'est une bonne nouvelle pour le marché, commente Pierre Warnier. On sent déjà un regain d'intérêt pour les logements situés dans les tours qui forment l'essentiel de l'offre dans ce périmètre. »

Le prix de la vue

Tout près de la Seine, une quinzaine d'immeubles culminent à près de 100 m. Habiter dans l'un de ces édifices coûte de 10 à 15 % moins cher que dans les appartements de même standing situés non loin. Les prix oscillent entre 6 300 et 7 000 euros le mètre carré, parking inclus, en fonction de l'orientation et de la vue. « Ce sont les principaux critères d'achat. Plus l'étage est élevé, plus le prix grimpe », commente Corinne Orbach. Autre point positif, les acheteurs ne sont pas propriétaires du parking mais ils en ont l'usufruit pendant une durée déterminée, souvent plusieurs dizaines d'années. Son coût est toujours intégré dans le prix de l'appartement. « Les tours, on aime ou on n'aime pas, mais ceux qui y habitent n'ont pas envie de déménager. Au dernier étage vous avez le plus beau panorama de Paris », estime Pierre Warnier, directeur de l'agence Warbel. Certes, tous les immeubles ne se valent pas. Les tours Orphée, face au parc André-Citroën, ou Totem, avec ses grandes baies vitrées, ont la faveur des acheteurs. Tout autant qu'Avant-Seine, Panorama, Rive-Gauche ou Perspective 2 qui offrent les plus belles vues. Les appartements s'y négocient dans la fourchette haute du secteur. Un trois-pièces de 68 m2 au quinzième étage de la tour Rive Gauche, avec un parking, vient de trouver preneur pour 480 000 euros, soit 7 000 euros du mètre carré.

Un prix au-dessous du marché pour une vue sur la Seine qui s'explique. Les normes de sécurité liées aux immeubles de grande hauteur impliquent des coûts d'entretien importants. De plus, ces bâtiments sont gardés vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les charges peuvent donc être trois fois plus élevées que dans un immeuble classique. Pour un deux-pièces, leur coût est d'environ 300 euros par mois. Comme pour ce duplex de 50 m2 au dernier étage de la tour Reflet avec vue sur la Seine négocié 340 000 euros, soit 6 800 euros du mètre carré. « Beaucoup de nos clients sont américains, japonais ou encore libanais. Ils sont sans doute plus habitués à ce type d'habitat que les Parisiens », concède Pierre Warnier. Une situation qui serait appelée à changer avec les chantiers en cours, comme le pronostiquent la plupart des professionnels du secteur.

Jorge Carasso

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