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Jeudi Noir : Définitivement expulsé de la place des Vosges

La place des Vosges à Pariq

La place des Vosges à Pariq - dr

Les étudiants et travailleurs pauvres du collectif Jeudi Noir, qui squattaient un hôtel particulier de la place des Vosges depuis octobre 2009, ont été expulsés samedi matin à l’aube, par les forces de l’ordre. Le jugement qui les opposait à la propriétaire des lieux, Mme Béatrice Cottin, tombé la veille, ordonnait en effet leur expulsion.

Le collectif, qui dénonce la vacance des logements inoccupés alors que le pays fait face à une crise du logement sans précédent, hébergeait dans les locaux pas moins de 35 personnes en situation précaire. Mais le samedi 23 octobre a marqué l’arrêt par les autorités de ce « squat » illégal. Les militants soulignent toutefois, qu’en dépit de leur occupation sans l’accord de la propriétaire, de ce logement vide depuis 1966, ils avaient « le soutien d’une improbable coalition allant de la mairie de Paris au conseil régional, du NPA au député UMP Etienne Pinte, en passant par le PG, Europe Ecologie, le Modem, le PS et tant d’autres militants de la Fondation Abbé Pierre, du DAL, de Sud ou d’ailleurs. »

Expulsés à quelques jours de la « trêve hivernale »

C’est une grosse désillusion pour le collectif de devoir quitter la Place des Vosges, à quelques jours de la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre et qui termine le 15 mars. Le collectif indique ainsi que « sur les 35 habitants, tous ont été hébergés via la solidarité spontanée (amis, famille quand il y en a, propositions d’hébergements de soutiens). Mais ces solutions ne sont pas viables. La situation est en particulier intenable pour 10 des anciens habitants qui d’ici mardi se retrouveront à la rue, à quelques jours de la trêve hivernale. »

Le droit au logement contre le droit de la propriété ?

Les habitants de la Place des Vosges ont ainsi dû faire leurs valises, une conciliation n’étant pas parvenue à être établie entre le collectif et la propriétaire. L’avocat de Mme Cottin, indiquait à LaVieImmo, mi septembre : « Il n’y a pas de médiation possible quand il s’agit de faire respecter le droit de propriété. La médiation leur offrait un délai d’un an. Ils sont là depuis plus d’un an déjà et ils n’ont pas respecté la décision de justice qui ordonnait leur expulsion

La justice a donc tranché et donné raison à la propriétaire des lieux. Elle fait ainsi appliquer le droit de propriété, jusque là considéré comme bafoué par la partie plaignante. Face à ce constat, Raphaël de Jeudi-Noir, et ex-habitant déclare : « Nous avons perdu une bataille mais la crise du logement est une guerre que nous n’avons pas le droit de perdre. Ce ne sont pas les adresses de bâtiments vides qui manquent, 10 % des logements sont vides à Paris d’après l’Insee, et c’est sans compter les bureaux». Le collectif n’a donc pas fini de faire parler de lui.

Nastasia Desanti