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Prix immobilier

Le 4ème à Paris, un marché de "déjà-propriétaires"

L'Île Saint-Louis, le quartier le plus cher du 4ème

L'Île Saint-Louis, le quartier le plus cher du 4ème - dr

Le quatrième arrondissement de la capitale ne perd rien de son précieux marché immobilier. Il figurait fin 2010 parmi les deux plus chers arrondissements de Paris, derrière le 6ème, mais juste avant le 7ème. Aujourd’hui, les prix dépassent les 10 000 euros par mètre carré dans ce marché de secundo-accédants et de fortunés, qui cumule les avantages d’être bien desservi en transports et proposer des biens de qualité, mais qui manque cruellement de stocks.

« Le marché immobilier du 4ème ? Il est élevé et rapide », lance Eric Marty, manager chez Century 21 Alpha Saint-Paul. Elevé, de par ses prix qui ont franchi le seuil des 10 000 euros en moyenne par mètre carré et peuvent sans peine atteindre les 13 000 euros. Rapide, car le peu de biens à la transaction peut partir en quelques heures. « Généralement, les délais de transaction sont inférieurs à trois mois, pour la plupart des biens », précise le professionnel. Dans cet arrondissement central, la pénurie de biens se fait en effet sentir, « en particulier pour les petites surfaces, pour lesquelles il n’y a que très peu de stock disponible », analyse M. Marty.

Le Marais et l’Île-Saint-Louis en tête

Si l’ensemble de l’arrondissement est cher, aucun quartier ne peut rivaliser avec la prestigieuse Île-Saint-Louis, ni même le Marais. « Sur l’île, les prix peuvent y atteindre les 30 000, voire 36 000 euros par mètre carré », indique le manager. Ainsi, dans le quartier Saint-Paul - qui jouxte le Marais -, un bien de 65 mètres carrés vient de se vendre 855 000 euros par le réseau Lamy, confie Eric Jacquet, négociateur dans l’agence Lamy du quai Bourbon. A l’inverse, le quartier de l’Arsenal attire moins les acquéreurs, et est donc moins cher, avec des prix tout de même supérieurs à 9 000 euros par mètre carré. Le quartier emblématique de la Bastille, est quant à lui, victime de surcote, estime le professionnel : « On a beaucoup misé sur Bastille, mais c’est retombé. En particulier le quartier de la rue de la Roquette, qui est bruyant et comporte beaucoup de petites surfaces ».

Que des « déjà-propriétaires »

La demande est essentiellement composée de propriétaires possédant déjà un ou plusieurs biens. Le peu de primo-accédants qui briguaient l’immobilier du 4ème s’est tari avec la récente remontée des taux d’intérêt d’emprunt. La clientèle américaine reste très présente, et a tendance à laisser la place à des Irlandais ou des Australiens, explique-t-on chez Century 21. « On compte tout de même plus de 20 % de clients étrangers, ainsi que beaucoup de provinciaux », souligne M. Jacquet.

Payer plus si c’est justifié

Depuis quelques temps, les professionnels notent un flottement de la part des vendeurs, qui attendent non sans craintes la nouvelle réforme de la fiscalité. Après le relèvement des plus-values nées de la revente de la résidence principale à 31,3 %, certains hésitent à revendre en craignant de nouvelles hausses. « On nous pose souvent la question, mais pour l’instant rien n’est arrêté », remarque Eric Marty. «Ce qui est sûr, c'est que les clients sont plus lucides et plus exigeants qu’avant. Ils sont prêts à payer plus cher, mais uniquement si cela est justifié », conclut-il.

Léo Monégier