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Pigalle dormira-t-elle bientôt sur ses deux oreilles ?

Rue Fontaine, l'une des trois artères dans le colimateur de la mairie

Rue Fontaine, l'une des trois artères dans le colimateur de la mairie - Wikimedia Commons

La mairie de Paris va dépenser 2 millions d’euros pour lutter contre l’ouverture de nouveaux bars de nuit au nord du 9e arrondissement.

Pigalle est prié de la mettre en sourdine. Au nom de la lutte contre la monoactivité, la mairie du 9e arrondissement de Paris vient d’obtenir une enveloppe de 2 millions d’euros devant le Conseil de Paris, afin de « développ[er] les commerces de proximités » et lutter ainsi contre « la prolifération des établissements de nuit dans le quartier », rapporte lundi Le Parisien.

Rue Fontaine, il y a foule

Pas les sex-shops ni les bars à hôtesses qui ont fait la réputation de Pigalle mais les bars et restaurants qui les ont progressivement remplacés, donnant une coloration – et une sonorité - nouvelle au quartier. Dans le viseur de la mairie, plus précisément, le fameux « SoPI » (contraction de « South Pigalle »), soit « le triangle formé par les rues Pigalle, Fontaine et Frochot », comme le précise le quotidien. Cette dernière artère compte à elle-seule « pas moins de douze de ces établissements », dont « certains ne ferment pas leur porte avant 3 ou 5 heures du matin ».

Officiellement, la mairie ne s’en prend pas directement aux noctambules. Interrogée par Le Parisien, Pauline Véron, adjointe au Maire de Paris en charge de l’économie sociale et solidaire, et candidate à la mairie du 9e, explique que « le but n’est pas d’ôter à Pigalle [son] côté canaille […] ni de toucher à son âme fêtarde, mais d’offrir à la population du quartier la diversité dont elle a besoin, en termes d’alimentation, de librairies, notamment ». Et de capter les voix des riverains fatigués de ne pas pouvoir fermer l’œil de la nuit ? L’article ne le dit pas…

Encore un peu de temps

C’est la Semavest, société d’économie mixte de la ville de Paris, qui sera chargée de racheter les murs des futurs commerces laissés vacants, dans le cadre de Vital’Quartier, dispositif mis en place en 2004 pour lutter contre la monoactivité et la vacance commerciale dans la capitale. Selon nos informations, quelques mois devraient cependant s’écouler avant les premiers rachats à « SoPi » : à ce jour, le 9e arrondissement de Paris ne fait pas partie du périmètre de Vital’Quartier*. Un amendement devra donc être voté lors d’un prochain Conseil de Paris. Probablement pas lors de la réunion du 10 février, mais très certainement après les élections municipales. Le temps pour les fêtards de reprendre un dernier verre et pour les habitants du quartier de racheter une nouvelle boîte de boules Quies.

*Les quartiers concernés sont Saint-Denis (1er et 2e arrondissements) ; Beaubourg-Temple (3e) ; Quartier Latin (5e et 6e) ; Lancry (10e) ; Entre-deux-gares (10e) ; Sedaine-Popincourt (11e) ; Fontaine-au-Roi (11e) ; Daumesnil-Montgallet (12e) ; Daumesnil-Félix Eboué (12e) ; Jonquières-Epinettes (17e) ; Belleville (20e)

François Alexandre