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Immobilier : Le luxe ne connaîtra pas la bulle...

Les Français de plus en plus évincés du "grand luxe"

Les Français de plus en plus évincés du "grand luxe" - dr

L’immobilier de luxe a montré « un début d’année exceptionnel », a déclaré mardi Charles-Marie Jottras, président du groupe Daniel Féau lors d’un point sur l’évolution du marché de luxe. La tendance d’un basculement du luxe entre « les mains des étrangers » se confirme, car au-delà de 4 millions d’euros, 50 % des acquéreurs ne sont plus Français…

« A Paris, le luxe commence à 1 million d’euros et s’arrête à 70 millions », a expliqué à titre introductif le président du conseil en immobilier. Atteignant des sommets de prix, la bonne forme de ce segment ne faiblit pas, bien au contraire. Le montant total des ventes réalisées par Féau - qui annonce détenir 70 % des parts de marché des résidences d’habitation d’un prix supérieur à 7 millions d’euros - représente 1, 14 milliard d’euros sur les 12 derniers mois. Une tendance encore plus forte au début de l’année, avec un montant de ventes en progression de 52 % entre le premier semestre de l’année 2010 et le premier semestre 2011.

Le luxe est « dans les mains des étrangers »...

Ces bons résultats sont largement dus à l’attrait des étrangers pour le luxe : « Au-delà de 2 millions d’euros, les étrangers sont trois fois plus nombreux à acheter qu’à vendre », a révélé M. Jottras. « Sur les 12 derniers mois, 50 % des acquéreurs de Daniel Féau étaient non résidents » pour les biens dont le prix est compris entre 4 millions et 10 millions. C’est ce qui fait que, d’après le professionnel, au-dessus de 4 millions les non résidents « font le marché ». Et de façon générale, « le parc du luxe parisien bascule dans les mains des étrangers », a-t-il annoncé.

Le classement des biens par ordre croissant de prix opéré par le groupe est assez révélateur : l’appartement « familial », aux alentours de 10 000€/m² (qui peut monter jusqu’à 2 millions d’euros), le « très bel haussmanien », au prix moyen de 13 650€/m² (entre 2 et 4 millions) ; des segments qui concentrent la plupart de la demande nationale. Les Français désertent en revanche les deux types de biens les plus chers : le « standard international », supérieur à 20 000€/m² (supérieur à 4 millions), et enfin « l’exceptionnel », qui dépasse les 30 000€/m².

... Mais ne connaît pas l’achat spéculatif

A l’heure où l’on commence à parler d’un possible retournement de tendance du marché immobilier en France, le luxe, lui ne devrait pas baisser, estime le patron de Féau. En effet, dans la capitale, « il y a peu de stocks et pas de possibilité d’en créer », a-t-il martelé. Partant, il écarte également le scénario d’une bulle dans ce secteur, car on n’y observe pas d’achat spéculatif. L'immobilier haut de gamme témoigne cependant d'« un désir de fuite des actifs financiers qu’on a jamais connu jusqu’ici », a expliqué M. Jottras, pour qui il s’agit « clairement d’achats de protection ».

Jusqu’ici, le record invaincu pour une transaction de résidence d’habitation de luxe reste la vente de l’hôtel Condé, en 2008. Situé dans le VIIème arrondissement, le bien avait été vendu 68 millions d’euros. Récemment, un bien a été vendu par le réseau à un magnat russe pour 19,7 millions d'euros, en banlieue parisienne.

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Léo Monégier