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La difficile remontée de l'immobilier haut de gamme français

Le luxe se relève d'une crise passagère

Le luxe se relève d'une crise passagère - dr

Après une parenthèse « extrêmement difficile » entre mi-2012 et fin 2013, le rebond est là, pour Sotheby's International Realty, qui note une reprise des transactions à la fin 2014. Mais pour Barnes, le secteur est largement boudé à l'international.

Chose encore impensable il y a ne serait-ce qu'un an, l'immobilier haut-de-gamme laisse voir « à partir de 2014 une baisse des prix qui commence à redynamiser le marché », indique Alexander Kraft, président-directeur général de Sotheby's International Realty France-Monaco, à l'occasion du point de marché du groupe. Selon l'expert, qui constate pour sa part un rebond de 45 % des ventes comparé à 2013 en Ile-de-France, les vendeurs se sont décidés à baisser leurs tarifs après la panne qu'a connu le secteur, entre mi-2012 et fin 2013. La paralysie du marché avait conduit à « une accumulation du stock sur le marché parisien et neuillén ».

Malgré des rabais, ce marché à plusieurs vitesses reste néanmoins hors de portée de bien des portefeuilles. A Paris, Sotheby's note une moyenne de 2,25 millions d'euros en 2014, en hausse de 25 % comparé à 2013 ! Une partie de la clientèle, encore disposée à payer le prix fort pour la qualité, « profite aussi de la résurgence du dollar américain et du franc suisse par rapport à l'euro et (est) capables de faire des offres « cash » », ajoute Alexander Kraft. Le hic, celle-ci s'est raréfiée. Notamment dans le reste de l'Hexagone : « dans un marché international dynamique, la France fait figure d’exception, avec une forte baisse des transactions et des prix généralisée dans les grandes villes de province (Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Nantes, etc.) et un très net recul des achats en résidences secondaires et en investissement locatif », relève un autre spécialiste du luxe, Barnes.

Négociations plus longues

Dans le 16e, le 17e et à Neuilly, les secteurs traditionnellement plébiscités par la clientèle, les négociations sont plus longues qu'avant, notamment pour les biens avec défauts ou les grandes surfaces. Avec à la clé des corrections de prix, qui peuvent aller jusqu'à 15 %. Même chose dans le triangle d'or (8ème arrondissement) et sur la rive gauche, en 2014, où « la hausse des prix du marché immobilier dans les 6ème, 7ème et 8ème arrondissements a également marqué une pause », indique Sotheby's. A la fin de l'année, les prix se sont stabilisés entre € 9 500 et 12 000/m² dans le 8ème arrondissement et entre € 11 000 et 15 000/m² sur la rive gauche pour des surfaces entre 60 et 200 m².

Les perspectives de Sotheby's pour le reste de l'année : « nous pouvons être amenés à penser qu'il y a eu un assainissement du marché avec des prix plus en phase avec la valeur réelle des biens », selon le patron de Sotheby's International Realty France-Monaco. Une confiance que partage Thibault de Saint Vincent, président de Barnes, pour qui « les clients étrangers seront les acteurs majeurs de la reprise. Dès le retour de la confiance, les Français se positionneront à nouveau », conclut-il.

André Figeard