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Le Royal Monceau revit, à la lumière des artistes et de Paris

L'entrée du palace parisien

L'entrée du palace parisien - Philippe Garcia/ La société anonyme

Le Royal Monceau renait de ses cendres. Il aura fallu deux années de travaux pour que le palace parisien rouvre ses portes. Cette reconstruction, dont le coup d’envoi avait été la très hype, « démolition party » en juin 2008, a été dirigée d’une main de maitre par le célèbre designer Philippe Starck.

« L’Hôtel était comme une belle au bois dormant, à laquelle il fallait amener quelques princes charmants pour la réveiller », confie l’artiste. C’est un voyage historique et culturel que nous propose l’équipe qui a mené à bien le projet. L’hôtel se veut être une référence aux grands noms de la littérature et de la vie culturelle, car dès son ouverture en 1928, le palace devient le rendez vous de prédilection des artistes. Mais il est aussi fortement inscrit dans l’histoire internationale, en étant le témoin de rencontres au sommet entre personnalités politiques. Quand se ne sont pas Joséphine Baker, Maurice Chevalier ou Ernest Hemingway qui arpentent couloirs et jardin, ce sont David Ben Gourion et Golda Meir qui y signent l’acte de naissance de l’État d’Israël.

« Luxe, calme et volupté »

L’hôtel a été réorganisé de façon à créer des espaces où le voyageur peut prendre son temps et se sentir comme chez lui. Outre les 85 chambres, le Royal Monceau dispose de 54 suites et de 10 appartements dont les prix peuvent s’envoler de 5 500 euros la nuit pour la « suite présidentielle » jusqu' à 16 000 euros pour la création spéciale de Philippe Starck. Les objets, commandes d’artistes ou chinés, symbolisent l’invitation à la rêverie et à la plongée dans la richesse culturelle voulue par Philippe Stark. L’envie, pour Alexandre Allard, développeur du projet, était de « faire passer des émotions au travers d’une atmosphère. » L’organisation toute entière de l’établissement est comme un écho aux vers de Baudelaire dans son poème, justement intitulé Invitation au voyage, « là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. »

Comme chez un vieil ami parisien

Palace certes, mais parisien avant tout. C’est cette caractéristique qu’ont voulu développer les architectes et concepteurs du projet. Et c’est encore à travers le monde culturel que s’esquisse cet hommage à la capitale. Philippe Stark a voulu imaginer comment Malraux notamment, aurait aimé aménager les lieux s’il avait été chez lui. Ici, une horloge, là, le lit disposé de façon à contempler le soleil qui caresse l’arc de triomphe. « Souvent une chambre d’hôtel c’est terriblement vide, il n’y pas assez d’histoire et de passé, ici on arrive chez un ami, qui a déjà une histoire. »

Convivialité et partage

Les chambres, mais aussi le restaurant flambant neuf, ont été conçus dans une volonté d’ouverture et de partage. Le plafond de ce dernier est une évocation d’un jardin de Paris, livré par l’artiste Stéphane Calais. Ici, on n’est pas enfermé dans une bulle, le nez plongé dans son assiette, mais on peut voir, sentir, écouter le bruissement des aliments préparés sous nos yeux, par le chef étoilé Gabriel Grappin. Et la conclusion de ce festival pour les papilles trouve son apothéose avec les créations pâtissières gourmandes de la maison Pierre Hermé. « En imaginant de nouveaux plaisirs pour le Royal Monceau, j’ai à la fois décliné les saveurs fétiches qui ont fait la réputation de la Maison Pierre Hermé Paris, mais j’ai aussi pris beaucoup de plaisir à inventer de nouveaux scénarios gourmands en autant de lieux et d’instants où les mettre en scène », déclare le pâtissier. Le partage et l’hommage au Paris culturel se poursuit dans la création spéciale d’une salle de projection ainsi que d’une galerie d’exposition et d’une librairie. Le confort, le luxe, l’invitation au voyage, l’hommage à Paris et à ses artistes sont autant de concepts sur lesquels la nouvelle équipe de l’hôtel, le groupe d’hôtels Raffles et Qatari Diar, qui a racheté l’établissement, n’ont pas voulu transiger. Mais avant tout, comme le conclut Philippe Starck, « il faut de l’humain, de l’amour, c’est ça qui fera que les gens seront heureux et qu’ils reviendront. »

Nastasia Desanti