L'immobilier de Saint-Tropez surcoté ?

La ville varoise est peinte de différentes manières, selon le point de vue de celui qui se trouve au bout du pinceau. Village de pêcheurs ou musée de la jet-set estivale ? En tout cas, le marché de l’immobilier tropézien ne se soucie guère du peintre, car le décor du tableau est bien planté : primo-accédants s’abstenir ! La demande ne s’essouffle jamais. « Il y aura toujours des amateurs pour les endroits paradisiaques », affirme Sophie Callu-Merite, directrice de l’agence ABSea. Les fortunes qui viennent s’installer dans le Golfe de Saint-Tropez changent, mais l’activité ne ralentit pas. Cependant, « les affaires qui se concluent aboutissent lorsque les vendeurs sont raisonnables. En effet, deux ou trois très belles transactions de produits exceptionnels peuvent donner une idée fausse du marché, nuance la directrice de l’agence. Les prix relayés par les médias entraînent alors une déstabilisation du marché et les propriétaires ont tendance à proposer leurs biens nettement au-dessus de leur valeur ». Un tel effet de prix pourrait faire « fuir » les clients, au vu des prix pratiqués de manière occasionnelle.

Les travaux à entreprendre ne perturbent pas l’activité

Une partie de la clientèle se soucie peu du bien en lui-même, si elle souhaite entreprendre des travaux par la suite. Dans ce cas-là, les critères sont davantage géographiques. En effet, « doubler le prix de départ d'une maison trop petite mais divinement située afin d'obtenir une surface convenable n'est pas un problème, constate Mme Callu-Merite. Pour un budget en-dessous de deux millions d'euros, il faut généralement prévoir d'importantes rénovations ». Et celles-ci peuvent s’avérer onéreuses. Mais les dépenses engendrées ne constituent pas un frein à l’achat au vu des portefeuilles bien garnis des acheteurs potentiels.

La location saisonnière, le plan de rechange

Au grand dam des petits acheteurs, les prix s’envolent vite. Très vite. Alors, il faut revoir son mode d’approche de la ville. Plutôt que de s’endetter à outrance pour acheter un bien, et en faire son théâtre de vacance, se rabattre sur la location n’est pas forcément signe de pauvreté. Car, même les plus belles villas sont à louer, et si c’est pour passer des vacances de quelques semaines dans le Golfe de Saint-Tropez, une simple location saisonnière peut vous combler. Sylvie Martin, chasseur immobilier sur toute la presqu’ile, met en avant le fait que « la location saisonnière grignote la part des ventes. Mais le marché immobilier s'agrandit. Il s’étend désormais sur les communes de Pampelone et de Ramatuelle, véritables petits paradis ». Autrement dit, les antichambres tropéziennes.