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Prix immobilier

Pas encore le printemps pour l’immobilier strasbourgeois

La Petite France demeure très prisée

La Petite France demeure très prisée - dr

Les soubresauts de l’immobilier n’ont pas épargné la capitale alsacienne. La crise s’est ressentie en décalé dans une ville pourtant réputée pour sa prospérité, et la baisse des prix frôle aujourd’hui les 20 % dans certains quartiers.

Les choses ne vont pas fort sur les bords du Rhin. Baisse du volume des transactions, nette contraction des prix, l’heure n’est pas précisément à l’optimisme à Strasbourg. « Le premier effet de la crise a été la baisse des prix » témoigne Christian Weibel, agent immobilier franchisé Century 21, qui précise toutefois que celle-ci a été très variable en fonction des secteurs : « on observe une baisse de 10 % dans des zones très demandées comme Schiltigheim, l’Orangerie ou Neudorf. Mais le recul atteint -15 à -18 % dans des quartiers comme Cronenbourg ou Hoenheim ».

Le second effet de la crise a été le recul du nombre d’acheteur et la baisse du nombre de prêts immobiliers accordés. Et Christian Weibel de noter « un retournement du marché ». Si les vendeurs ont « fait » le marché jusqu’en 2006, ce sont les acheteurs qui tirent les ficelles depuis, en négociant plus aprement. Emergent par conséquent deux types de cédants : le vendeur pressé qui vend moins cher que voulu et le vendeur patient qui ne compte pas vendre pour le moment. Autre effet, « les ventes de confort ne sont pas revenues. Les acheteurs qui souhaitaient autrefois acheter plus grand ou plus joli patientent désormais » note Christian Weibel.

Le centre ville demeure attractif

« L’Elipse insulaire », comme nomment les Strasbourgeois l’île sur laquelle se situe le centre historique, tire toutefois son épingle du jeu, à l’instar de quelques quartiers privilégiés. « Aucune transaction ne se fait dans l’épicentre urbain à moins de 2 500-3 000 euros par mètre carré » témoigne Maître Marc Schultz, notaire dans la capitale du Bas-Rhin. Un phénomène qui s’explique par la traditionnelle attractivité qu’exercent les centres-villes, mais également par un phénomène inverse à celui que l’on pouvait observer il y a une dizaine d’année, quand les familles partaient vivre à la campagne. « Les Strasbourgeois reviennent vers le centre en raison du coût des nouvelles réglementations écologiques sur les maisons neuves... » indique ainsi Christian Weibel. Les prix demeurent également élevés dans d’autres quartiers, « notamment ceux proches du siège du Parlement européen, où les prix au mètre carré peuvent flirter avec les 4 000-4 500 euros du mètre carré » précise Maître Schultz.

Reste que les volumes de vente ont fortement chuté, et rien ne garantit que l’année 2010 sera meilleure que les deux années écoulées. « Les volumes de vente ont baissé entre -15 et -20 % » témoigne Maître Schultz. Et de prévenir que si le mois de février s’est révélé « plutôt bon sur les compromis de vente, rien ne garantit que le prochain ne sera pas mauvais ». Un constat partagé par Christian Weibel : « Le marché n’est pas encore en train de remonter... Et cela durera tant que les banquiers ne joueront pas le jeu ».

Marc Fleury