BFM Immo
Immobilier

HLM : Entre 20 et 25 000 logements seraient inoccupés

La vacance dans le parc HLM : scandale ou phénomène justifié ?

La vacance dans le parc HLM : scandale ou phénomène justifié ? - dr

« Dans certaines villes, des dizaines, voire des centaines d’appartements restent inoccupés », selon une information exclusive du Parisien. Un chiffre qui pourrait faire l’effet d’une bombe dans le contexte actuel, où 700 000 personnes sont en attente de logement social.

Alors que 71ème congrès du mouvement HLM s’est ouvert hier à Strasbourg sur fond de polémique sur la taxe de 2 % des loyers afin de dégager 340 millions d’euros, cet état de fait ne « manquera pas d’interpeller », selon les mots du quotidien, le monde du logement social. Si, en France, la vacance moyenne se situe entre 3 % et 4 %, « certains bailleurs sociaux affichent encore 7 %, 8 %, voire 10 % ou 12 % d’appartements vacants. En pointant les seuls offices ayant un parc supérieur à 100 logements, le chiffre d’appartements vacants habitables s’élève à 8 000 », dévoile le quotidien. Les logements vides seraient entre 20 000 et 25 000.

« inacceptable »

Un chiffre jugé « inacceptable » par Christine Boutin, ancienne ministre du Logement. « Le vrai problème c'est que les logements sociaux qui sont disponibles aujourd'hui le sont, dans la très grande majorité, dans des zones où il n'y a pas de demande », a-t-elle déclaré sur Europe 1. « C'est inacceptable, quand on est dans la région parisienne ou dans une zone tendue, de savoir qu'en France il y a des logements vacants », selon elle.

De bonnes raisons...

Si la vacance est importante, il peut y avoir des raisons, qu’ont analysé les journalistes du Parisien, en distinguant entre « bons » et « mauvais motifs ». Le quotidien recense trois raisons valables : ainsi, certains logements ne sont pas disponibles à cause des travaux ponctuels (ou vacance technique), ou car ils font l’objet de programmes de réhabilitation urbaine (Anru), voire même en cas de demande plus exigeante de la part des locataire (comme dans l’Isère, où le temps de résidence des locataires est de longue durée ; d’où une demande plus « difficile »).

... et de mauvaises raisons

Les mauvais motifs consistent en « une gestion poussive » de certains bailleurs sociaux, qui demeurent éloignés du terrain et ne communiquent pas sur les disponibilités : tels « les offices publics départementaux en situation de monopole (Saône-et-Loire, Loir-et-Cher…) ». Le parc peut aussi subir une perte d’attractivité, consécutive à un désinvestissement des offices, ou tout simplement parce que les ensembles HLM sont « enclavés et mal desservis par les transports ». La dernière cause pointée du doigt est le phénomène de vacance de marché, qui rend le parc privé plus attractif que le parc HLM. « Dans la Nièvre par exemple, les familles nombreuses préfèrent louer une ferme qu’un grand HLM, plus cher car calculé en fonction de sa superficie. Autre cas de figure, les villes où trop de programmes défiscalisés, de type Robien ou Scellier, ont été construits. Afin de trouver un locataire, les propriétaires ont fortement baissé leurs prix (à Tarbes, Périgueux, Angoulême…) », conclut le quotidien.

Léo Monégier