Le "village-conteneurs" pour les sans-abri affiche complet

C’est sur le site de Villeurbanne, dans la métropole lyonnaise, que le village fabriqué avec des conteneurs a été installé en janvier. Les conteneurs reconvertis en lieux de vie occupent plus de 2500 m². Dès son ouverture il y a tout juste un mois, cette zone de logements atypique a trouvé preneurs. « Le foyer, qui offrait quatre-vingts places, est déjà au grand complet. Nous avons même dû libérer d’urgence deux places en plus » déclare à LaVieImmo.com Christine Vigne, directrice de l’association l’Hôtel social à Lyon.

Le village est réparti en trois hameaux, avec « quarante personnes en familles, vingt-quatre couples et seize personnes isolées ». Destinées à offrir l’intimité que ne proposent pas tous les foyers d’hébergement, les chambres sont individuelles et le nécessaire est prévu, avec un lit, un sanitaire et une douche sur le palier. Un restaurant collectif et des espaces pour les travailleurs sociaux ont également été mis en place sur le site.

Bien plus qu’un simple pied-à-terre pour passer l’hiver

En plus d’offrir le gîte en cette période de grand froid, le village mobile pourrait être un nouveau départ dans la vie pour les personnes sans domicile fixe qui y résident. Le projet, qui s’inscrit dans le cadre du Plan grand froid mené par l’Etat, est géré par la société Dom’ici pour la fonction habitat, et l’association de l’Hôtel social pour l’accompagnement des personnes. Par ailleurs, le réseau de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) soutient aussi ce village. Ainsi, les membres de ce groupe, tels qu’Emmaüs, les Médecins du monde, la Croix-Rouge et bien d’autres, apportent leur pierre à l’édifice dans les domaines du travail, de l’éducation ou de la santé. A noter : l’entreprise DotRiver annonce la mise en place d’un « serveur solidaire » pour Dom’ici. Trois terminaux seront donc installés dans le village pour faciliter la recherche d’emploi des habitants, et familiariser les enfants avec les logiciels éducatifs.

« Une offre plus digne »

Le but est donc avant tout de proposer « une offre plus digne » précise Christine Vigne, pour permettre aux personnes démunies de se reconstruire et de retrouver une place dans la société. Après un mois d’essai, le bilan est très positif poursuit-elle « grâce à ce fonctionnement original basé sur le diagnostic, l’écoute et l’accompagnement de chacun ». Le projet d’installer d’autres villages-conteneurs en France semble encore incertain, cependant. « La mise en place de ce premier village mobile avait été ralentie par la difficulté de trouver un terrain » , rappelle la présidente de l’Hôtel social. Mais, pour continuer dans cette lignée, le leitmotiv reste avant tout de « trouver des financements ».