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Il est prêt à payer 20 000 euros pour un radar devant chez lui !

L'une des banderoles qui a orné la maison de Guy Reibel. Le ton est donné !

L'une des banderoles qui a orné la maison de Guy Reibel. Le ton est donné ! - Courcelles.org

Dans une petite bourgade de l’Yonne, un habitant fait une demande insolite pour atténuer les excès de vitesse devant sa maison…

Depuis quelques années, la panique règne sur Courcelles, hameau situé non loin de Neuvy-Sautour. Les habitants se plaignent de la vitesse des voitures qui passent par la route N77, reliant Auxerre et Troyes. Accidents, bruit, peur de traverser la route… Selon Guy Reibel, résidant en bordure de cette voie pourtant limitée à 50 km/h, les « quelques maisons posées là pour leur malheur » vivent dans la peur au quotidien. Un véritable combat est mené depuis plusieurs années, sans succès, pour la mise en place d’un radar qui dissuaderait les chauffards de faire des excès de vitesse. Orchestrée avec détermination par cet habitant -justement chef d’orchestre et compositeur dans la vie-, la lutte continue. Il a même déclaré à l’AFP être prêt à « contribuer à l’achat d’un radar fixe à hauteur de 20 000 euros ».

Un virage périlleux qui détruit les maisons du bord de route

Guy Reibel demande, depuis quelques années déjà, un radar devant chez lui. Il a créé avec l’un de ses voisins le site Courcelles.org « Ou la malédiction du kilomètre 36 », consacré à l’obtention de ce dispositif pour enrayer les excès de vitesse, mais surtout les accidents qui ont ravagé leurs maisons. C’est au virage du fatidique kilomètre 36 que les voitures viendraient s’échouer contre les habitations, car « la vitesse de circulation n’y est pratiquement jamais respectée », déplore le militant. En décembre dernier, un camion semi-remorque a percuté « violemment l’entrée [d’une] maison, ébranlant des piliers recouverts de briques anciennes et le choc [a] fait décrocher les chapiteaux de pierre sculptés pesant chacun plusieurs centaine de kilos ». La remorque a également percuté un arbre qui, déraciné, a écrasé une voiture garée devant la demeure.

Les riverains n’osent même plus sortir de chez eux

Malgré la limitation de vitesse à 50 km/h, ralentir en passant par Courcelles n’est pas encore entré dans les mœurs. Les véhicules « passent en moyenne à 70, voire 80 km/h, parfois plus. Quelques-uns d’entre eux, rare (1 sur 20) respectent la limitation, mais se font klaxonner par ceux qui les suivent ». De ce fait, les riverains n’osent pas sortir de chez eux pour traverser la route, comme l’explique Guy Reibel, car « si un habitant imprudent surgit pour traverser, il est perçu comme un gêneur, on le klaxonne, il finit par culpabiliser d’être là ». C’est pourquoi le chef d’orchestre en colère réclame l’installation d’un radar à proximité de sa maison, exposée aux accidents. Déterminé, il ne rechignera pas à payer de sa poche, s’il le faut.

La difficile quête du radar

Le chef d’orchestre de Courcelles formule sa demande depuis plusieurs années, sans succès, mais ne baisse pas les bras et ne décolère pas non plus. Il a publié sa lettre, datée du 28 mars dernier, au Préfet de l’Yonne. Il y constate que ses « demandes n’ont toujours pas été comprises ». Il reproche au fonctionnaire d’Etat de ne pas prêter attention aux « bouleversements » provoqués par le dernier accident survenu, « et dont les conséquences matérielles et humaines ne semblent guère vous émouvoir ». Combien de temps le musicien devra-t-il encore composer sans le radar tant convoité ?

Marielle Davoudian