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Avoir des voisins riches augmente-t-il le risque de suicide ?

Un risque de suicide plus élevé dans les quartiers riches ?

Un risque de suicide plus élevé dans les quartiers riches ? - Fotolia

Une étude un brin morbide publiée par des économistes d’une banque américaine, tend à montrer que le risque de suicide augmente en fonction de la richesse de ses voisins.

Si vous gagnez 10 % de moins que vos voisins, le risque que vous mettiez fin à vos jours augmente de 4,5 % ! C’est ce qu’annonce une récente étude de la Banque de la réserve fédérale de San Francisco*, en apparence très sérieuse (même si elle n’engage que ses auteurs). Les économistes de la banque sont parvenus à ce constat troublant en passant au crible les données du gouvernement sur la mortalité, rapportées aux chiffres sur les revenus des Américains.

Des déménagements à risque

Sur le fond : les individus à plus faibles revenus ont de plus fortes chances de passer à l'acte. Ce qui pourrait laisser penser que ce sont les zones les plus défavorisées qui enregistrent le plus grand nombre de personnes qui passent à l’acte. Or, ce n'est pas forcément vrai : l'étude montre que déménager dans un endroit où le niveau de vie est supérieur à ses revenus est susceptible de chambouler les esprits, de manière dramatique.

Loin d’être un havre de paix, les régions riches des Etats-Unis, dans lesquelles les écarts de revenus sont plus grands que dans des régions à plus faible niveau de vie, peuvent facilement devenir un enfer pour ceux qui ne peuvent suivre le train de vie local. Résultat, « le risque de suicides augmente dans ces régions, si on compare le revenu des victimes par rapport à leurs pairs», révèle la Banque de la réserve fédérale.

Déjà dans une précédente étude, publiée en 2010**, l'organisme montrait que le fort taux de suicide était observée dans des zones riches. Il avançait que dans les îlots de bonheur, il est particulièrement douloureux d’avoir le sentiment d’être malheureux en comparant sa situation personnelle à celle de ses voisins. « Si les humains sont sujets aux variations d’humeur, les baisses de régime sont sans doute plus tolérables dans un environnement (...) dans lequel les autres humains ne sont pas heureux », jugeait alors la banque.

Un « seuil critique » de revenus

Des éléments objectifs restent néanmoins déterminants. « Le risque de suicide pour une personne sans emploi est 72 % plus élevé que pour une personne qui travaille ». Et la banque d'avancer par ailleurs l’existence d’un « seuil critique » de revenus annuels, selon lequel ceux qui gagnent moins de 34 000 dollars (26 000 euros) auraient de toutes façons entre 40 et 50 % de chances de plus de passer à l’acte que ceux qui se situent au-dessus...

* « Relative Status and Well-Being : Evidence from U.S. Suicide Deaths »
**« Happiness-Suicide Paradox »

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André Figeard