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"L'immeuble de Superman" n'a plus la forme !

"L'immeuble de Superman" reprendra-t-il vie ?

"L'immeuble de Superman" reprendra-t-il vie ? - Wikimedia Commons

Le plus haut building de la ville de Providence, dans l’Etat de Rhode Island, a perdu son dernier occupant ce mois-ci. Un symbole qui montre la faillite du plus petit Etat des USA.

Triste fin pour le building Bank of America. Un immeuble historique de style art-déco, haut de 26 étage et baptisé localement le « building Superman » pour sa ressemblance avec le siège du Daily Planet, dans la série des années 1950 « Les Aventures de Superman », qui a peut-être définitivement perdu de sa superbe. Selon Associated Press (AP), l’édifice le plus haut de la ville, qui s’est vidé de ses occupants au fil du temps, risque de ne plus être éclairé du tout la nuit. « Un coup de massue pour la ville et l’Etat, dont le taux de chômage était de 9,4 % en février », écrit l’agence de presse, qui rappelle que cette situation perdure depuis plusieurs années déjà à Rhode Island. Tout un symbole, qui montre l’ampleur de la crise qui s’est installée dans le plus petit Etat des USA.

Des bureaux aux appartements ?

Bâti en 1928, le building abritait alors la Banque nationale industrielle de construction (INBB), avant de céder la place à Bank of America (BoA). Cette dernière, privilégiant l’espace de ce luxueux gratte-ciel, n’en occupait encore récemment que 20 %, rapporte AP. Or, après le départ de la banque, le propriétaire de l’immeuble, High Rock Development, a décidé de mettre un terme à la location à des bureaux. Cette société basée dans le Massachusetts souhaite y installer quelque 290 appartements, un projet de taille mais qui tarde à voir le jour faute de moyens.

En attendant, le bâtiment pourrait rester vide et être cantonné à imposer sa lourde masse sombre la nuit. Ce dont les autorités de la ville ne veulent surtout pas. Il s'agit de tout faire pour ne pas envoyer le message que « nous essayons de faire une croix sur cet immeuble », explique Nicolas Retsinas, directeur à l’université de Harvard. A l’image de l’ancien siège de General Motors à Detroit, autre ville dévastée par la crise et possédant nombre d’immeubles de bureaux vides, on pourrait y installer même temporairement d’autres bureaux. Voire des services de la ville, plaide Retsinas.

Mike MacCormack, un architecte de la ville, pense plutôt que c’est tout le quartier qu’il faut redynamiser : « il faut qu’il y ait de la vie dans les rues. Les gens doivent se promener et sentir qu’il y a de l’énergie ». Et pour que les investisseurs y reviennent, surtout ne pas laisser la ville leur faire l'effet de la... kryptonite !

Léo Monégier